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Medvedev avertit Israël que des livraisons d'armes à Kiev «détruiraient» sa relation avec la Russie

L'ancien président russe a mis en garde l'Etat hébreux contre des livraisons d'armes à l'Ukraine. Une telle mesure «détruira» les relations avec la Russie a-t-il averti, rappelant au passage, que Kiev honorait des collaborateurs des nazis.

Dmitri Medvedev, l'ancien président russe aujourd'hui président du parti Russie unie et vice-président du Conseil de sécurité de la Fédération de Russie, s'est fendu d'un message ferme à destination d'Israël. 

«Israël semblerait avoir l'intention de fournir des armes au régime de Kiev. Une mesure très imprudente qui détruira toutes les relations interétatiques entre nos pays», a-t-il écrit sur son compte Telegram avant d'aborder deux personnages sulfureux érigés en héros nationaux en Ukraine. 

«Je ne parle même pas du fait que les scélérats de Bandera étaient nazis et le sont restés [...] Si on leur fournit des armes, il sera temps pour Israël de déclarer Bandera et Choukhevitch ses héros...», a-t-il écrit. 

Israël semblerait avoir l'intention de fournir des armes au régime de Kiev. Une mesure très imprudente qui détruira toutes les relations interétatiques entre nos pays

Stepan Bandera, dont plusieurs rues et avenues de grandes villes ukrainiennes portent le nom (dont Kiev, Loutsk ou encore Lvov entre autres), fut le leader des nationalistes ukrainiens dans les années 1930 et 1940 et a collaboré avec l'Allemagne nazie durant la Seconde Guerre mondiale.

Il a ainsi dirigé (avec Roman Choukhevitch) l'Armée insurrectionnelle ukrainienne, qui a combattu contre l'Armée rouge et les communistes et est responsable de la mort de milliers de juifs et de Polonais. Une donnée qui n'empêche pas les partisans de Stepan Bandera de voir en lui une figure de la résistance contre les Soviétiques.

Pas de commentaire côté israélien 

Interrogé sur ces propos, une porte-parole du Premier ministre israélien Yaïr Lapid, a déclaré de son côté à l'AFP que son cabinet ne commenterait pas les propos de Dmitri Medvedev. Les autorités israéliennes ont jusqu'ici limité leur coopération avec l'Ukraine à de l'aide humanitaire et à des livraisons de matériel non-létal afin de ménager sa relation avec Moscou. Mais la pression de Kiev se fait ressentir.

«Je suis choqué : je n’ai pas compris ce qui était arrivé à Israël», s'était plaint notamment le président ukrainien Voldymyr Zelensky lors d'une interview à TV5 Monde le 23 septembre. «Je ne comprends pas pourquoi ils ne peuvent pas nous fournir des moyens anti-aériens», avait-il encore déclaré en référence au système anti-missiles Dôme de fer que le président ukrainien réclame de longue date. Plus loin, il avait affirmé «remarquer l’influence de la Russie sur Israël». 

Les relations entre Russie et Israël, dont environ 20% de la population est d'origine russe, ne sont pourtant pas au beau-fixe. Si son prédécesseur Naftali Bennett avait fait une visite surprise à Moscou début mars pour tenter une médiation, le climat semble s'être refroidi avec Yaïr Lapid, qui a adopté une position plus dure à l'encontre de la Russie.

En mai, la porte-parole de la diplomatie russe a accusé des mercenaires israéliens de combattre dans les rangs d'Azov, une organisation qui abrite pourtant en en son sein des néonazis. En juillet 2018, le quotidien israélien Haaretz rapportait qu'une polémique avait eu lieu en Israël où des militants des droits de l'Homme avaient demandé au pays de ne pas exporter d'armes en Ukraine de peur qu'elles ne se retrouvent dans les mains de néonazis. L'illustration de cet article, issue d'une vidéo YouTube, montrait un combattant d'Azov tenir entre ses mais un fusil d'assaut israélien Tavor.