Dans un décret, signé le 13 octobre par le Premier ministre russe Mikhaïl Michoustine, la société Nizhneangarsktransstroy LLC a été désigné comme maitre d’œuvre de la restauration du pont de Crimée. Le document stipule également «la date limite pour la fin des contrats d'Etat pour l'exécution des travaux au 1er juillet 2023».
Le pont de Crimée, reliant la péninsule au reste de la Fédération de Russie, a été endommagé par l’explosion d’un camion piégé le 8 octobre. La déflagration et l’incendie qui s’en est suivi auraient provoqué la mort d'au moins trois personnes – dont le chauffeur du camion et un couple d'automobilistes – ainsi que l’affaissement d’une partie du tablier de l’une des chaussées. Le trafic ferroviaire a également été impacté, ne pouvant être rétabli qu’au matin du 9 octobre.
Plusieurs suspects arrêtés
Un attentat qualifié par le président russe Vladimir Poutine d'«acte terroriste» et imputé par les services de sécurité russes (FSB) aux services secrets ukrainiens.
En réponse, l’armée russe a mené le 10 octobre une série de frappes à travers l'Ukraine, visant les infrastructures militaires et énergétiques du pays. Le 12 octobre, le FSB annonçait l’arrestation de plusieurs individus, dont celles de cinq citoyens russes ainsi que trois Ukrainiens et Arméniens, suspectés d'avoir participé à la préparation de l'attaque. Le Service fédéral assurait également avoir déjoué deux autres «actes de sabotage et de terrorisme» en préparation en Russie par les services spéciaux ukrainiens, dont l’un dans la région de Moscou.
Dans la matinée du 8 octobre, plusieurs responsables ukrainiens s’étaient réjouis de l’explosion sur le pont de Crimée. «La Crimée, le pont, le commencement», avait par exemple tweeté Mykhaïlo Podoliak. «Tout ce qui est illégal doit être détruit, tout ce qui a été volé doit être restitué à l'Ukraine», avait poursuivi ce conseiller du président ukrainien Volodymyr Zelensky, avant d’évoquer plus tard dans la journée «une piste russe». La Crimée a été rattachée en 2014 à la Russie à l'issue d'un référendum, jugé «illégal» par Kiev et ses alliés occidentaux.