Moins d’une journée après les frappes russes à Kiev, elles-mêmes menées en réponse à l’explosion sur le pont de Crimée, les ambassadeurs russe et ukrainiens se sont affrontés à l’ONU, le 10 octobre. L’Assemblée générale des Nations Unies examinaient le projet de résolution condamnant le rattachement des Républiques populaires de Donetsk et de Lougansk, et les régions de Kherson et de Zaporojié, à la Fédération de Russie. Proposé par les Etats-Unis et l’Albanie, ce texte qualifie leurs adhésions d’«annexions illégales».
Avec cette résolution, qui pourrait être mise au vote mercredi, les Occidentaux espèrent montrer que la Russie du président Vladimir Poutine est isolée sur la scène internationale.
L'ambassadeur ukrainien accuse la Russie d'«Etat terroriste»
«La Russie a encore une fois prouvé qu'elle était un Etat terroriste que l'on doit dissuader de la plus forte des manières», a martelé l'ambassadeur de l'Ukraine à l'ONU Sergueï Kyslytsya.
De son côté, le représentant permanent de la Fédération de Russie, l’ambassadeur Vassili Nebenzya a demandé à l'Assemblée générale de l'ONU de respecter le choix d'autodétermination des populations du Donbass, et des régions de Kherson et de Zaporojié.
Le diplomate a de surcroît dénoncé une convocation de l'Assemblée destinée à promouvoir le «récit contre la Russie», risquant de mener à terme à une «scission de l'organisation». Les puissances occidentales, selon lui, «prétendent que l'histoire du conflit commence en février 2022». Nebenzya s’est ainsi félicité que la Russie ait sauvé les populations russophones des «représailles de Kiev» depuis 2014.
Nebenzya dénonce les représailles de Kiev depuis 2014 contre les ukrainiens russophones
Aussi a-t-il dénoncé les récentes déclarations de Volodymyr Zelensky, qui a appelé l'OTAN à mener des «frappes préventives» contre la Russie – propos qui ont ensuite été niés par la présidence ukrainienne.
Les référendums d'adhésion à la Russie se sont tenus du 23 au 27 septembre 2022 dans le Donbass et les régions de Kherson et Zaporojié. En République populaire de Donetsk, cette proposition a été soutenue par 99,23% des suffrages exprimés, en République populaire de Lougank par 98,42%, dans la région de Kherson par 87,05%, et dans la région de Zaporojié par 93,11% d'entre eux.