Plusieurs hélicoptères de l'armée américaine ont mené une opération dans le nord-est de la Syrie, tuant une personne, a annoncé le 6 octobre la télévision publique syrienne.
Il s'agit de la première opération héliportée des troupes américaines dans une zone tenue par le gouvernement depuis le début de la guerre en Syrie en 2011.
L'opération menée dans la nuit par «l'occupant américain» s'est déroulée dans une zone proche de la ville kurde de Qamichli, a précisé la même source.
Sollicité par l'AFP, le commandement américain pour le Moyen-Orient (Centcom) a indiqué ne pas avoir dans l'immédiat d'informations à communiquer à ce sujet.
Selon un habitant du village contacté par l'agence de presse, «trois hélicoptères américains transportant des troupes ont atterri à l'aube et ont appelé à l'aide de haut-parleurs les habitants à rester chez eux». Il a ajouté que les forces américaines avaient «perquisitionné une maison et tué une personne», avant «d'enlever» deux autres personnes qui se trouvaient dans la même maison.
Un échange de tirs a opposé les soldats américains à une force supplétive du gouvernement de Damas dans le village, a ajouté ce témoin, selon lequel un membre de cette force a été également enlevé. Le 16 juin, l'armée américaine avait annoncé avoir capturé un chef du groupe Daesh lors d'une opération héliportée dans un village du nord de la Syrie échappant au contrôle des forces de Damas.
Une présence illégale
Malgré les annonces de retrait militaire, les Etats-Unis disposent toujours de troupes au sol en Syrie. Il y aurait environ encore 900 soldats sur place, majoritairement présents à l'est de l'Euphrate dans la partie non-contrôlée par Damas. Washington maintient cette présence sur le terrain syrien officiellement pour apporter une aide logistique et militaire à ses alliés kurdes présents dans la zone, mais cette présence permettrait de dissuader l'armée syrienne de s'emparer des puits de pétrole.
Cette région semi-désertique à l'est de l'Euphrate est riche en hydrocarbures. Le 21 août dernier l'agence de presse officielle syrienne Sana rapportait que «les forces d'occupation américaines avaient transporté [...] un convoi composé de 137 camions-citerne chargés du pétrole volé des gisements syriens, en complicité avec la milice des [Forces armées syriennes], vers leurs bases dans les territoires irakiens, via le passage illégal de Mahmoudiya dans la banlieue de Yaaroubiyah».
De surcroît, cette présence américaine permet de limiter les activités iraniennes dans la zone. Des frappes américaines survenues en août dernier, ont tué quatre combattants pro-iraniens, selon Washington. Les Etats-Unis ont également une base, al-Tanf, dans le sud de la Syrie à proximité des frontières irakiennes et jordaniennes. Elle a longtemps permis à Washington de fournir une aide à l'opposition syrienne comme le relève l'ONG Crisis group.