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Moscou et Kiev s'accusent réciproquement d'une frappe meurtrière dans la région de Zaporojié

La commission d'enquête de la Russie a dénoncé le bombardement par l'Ukraine d'un cortège incluant des civils, dans la région de Zaporojié. Le chef de la police ukrainienne a de son côté pointé la responsabilité russe dans cette même frappe.

Les autorités russes et ukrainiennes se sont accusées mutuellement, ce 30 septembre, d'un bombardement ayant causé la mort de civils dans la région de Zaporojié. Cette dernière, placée en majeure partie sous contrôle de l'armée russe, est un territoire contesté : le président russe Vladimir Poutine a signé ce même jour le rattachement de cette région (parmi d'autres) à la Fédération de Russie, à la suite d'un référendum dont Kiev et les Occidentaux contestent toute légalité et toute légitimité.

La commission d'enquête de la Russie a déclaré publiquement avoir ouvert une affaire pénale pour «crime», au sujet du «bombardement d'un cortège avec des civils à Zaporojié par les Forces armées de l'Ukraine». Au moins 23 civils ont été tués et environ 34 ont été blessés, selon la même source. «Il est établi que les militaires susmentionnés ont agi délibérément», affirme également la commission d'enquête russe, voyant derrière cette action meurtrière la «haine» des militaires ukrainiens pour la sortie de la région de Zaporojié de l'Etat ukrainien.

Le chef de la police ukrainienne, Igor Klimenko, a de son côté pointé la responsabilité de la Russie dans un «crime de guerre», évoquant «30 morts et 88 blessés» dans le bombardement en question. Igor Klimenko a accusé l'armée russe d'avoir «délibérément visé» ce lieu «en sachant qu'il y avait beaucoup de monde, surtout le matin». Selon le chef de la police ukrainienne également, 80 spécialistes, dont des enquêteurs, sont sur le site afin de recueillir des éléments matériels sur l'origine de la frappe.

D'après l'AFP, le bombardement a eu lieu près de la ville de Zaporojié, non loin d'un point de passage entre la partie de la région contrôlée par les Ukrainiens et celle contrôlée par l'armée russe. Selon la même source, les deux camps ont diffusé sur les réseaux sociaux des photos de véhicules aux vitres soufflées et de corps inanimés.