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Pour regagner la confiance de ses clients européens, Microsoft sécurise leurs données en Allemagne

Le groupe américain Microsoft a annoncé mercredi que les données «cloud» de ses clients européens seraient dorénavant stockées dans deux centres informatiques en Allemagne gérés par le groupe allemand Deutsche Telekom.

Cette décision intervient sur fond de méfiance grandissante en Europe vis-à-vis des grands groupes informatiques américains, suspectés d'exploiter abusivement les données personnelles sur Internet, et après des révélations fracassantes ces dernières années sur des pratiques d'espionnage par les services de renseignements américains sur le vieux continent.

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Microsoft va proposer prochainement ses services informatiques dématérialisés à partir de ces deux centres, situés à Magdebourg (centre-est) et Francfort (ouest). Sans l'accord de Deutsche Telekom, qui s'est lancé depuis plusieurs années dans le cloud «Made in Germany», ou des clients, «Microsoft n'aura aucun accès aux données» sauvegardées dans ces centres, a promis le groupe de Redmond (Etat de Washington, nord-ouest) dans un communiqué.


A travers ce partenariat, «les clients de Microsoft peuvent choisir un niveau de protection des données, qui correspond aux exigences des entreprises allemandes et de nombreux acteurs publics», a de son côté commenté Deutsche Telekom. «Toutes les données clients resteront en Allemagne», poursuit le groupe allemand. Les données personnelles englobent toutes les informations permettant d'identifier un individu, de manière directe (nom, prénom, photo ou encore empreinte) ou indirecte (numéro de sécurité sociale ou même numéro de client).

Depuis 2013 et la révélation du vaste système d'espionnage en Europe de la NSA, les services de renseignement américains, la Commission européenne négocie avec les Etats-Unis des garanties plus importantes pour la protection des données personnelles des européens quand elles sont traitées, après transfert depuis l'UE, sur le sol américain.

Jusqu'à cette date, la Commission considérait que les règles connues sous le nom de «Safe Harbour», qui régissaient depuis quinze ans les transferts entre entreprises à des fins commerciales, protégeaient suffisamment les données des ressortissants européens.

Mais les révélations sur les pratiques du renseignement américain ont changé la donne, poussant l'UE à demander des garanties complémentaires.

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