Le président iranien Ebrahim Raïssi a affirmé le 22 septembre que la mort d'une jeune femme, qui a provoqué des manifestations en Iran, ferait l'objet d'une «enquête», mais a dénoncé l'hypocrisie des puissances occidentales.
Si l'une des parties a commis des torts, cela doit avec certitude faire l'objet d'une enquête
«Soyez rassurés, une enquête sera à coup sûr ouverte», a-t-il déclaré à des journalistes en marge de l'Assemblée générale de l'ONU à New York, tout en indiquant que le rapport du médecin légiste n'avait pas fait état d'abus de la part de la police, ce que contestent les manifestants. «Mais je ne veux pas tirer de conclusion trop rapidement», a-t-il précisé.
«Si l'une des parties a commis des torts, cela doit avec certitude faire l'objet d'une enquête», a assuré le président iranien en disant avoir «pris contact avec la famille de la défunte» et de lui avoir promis «d'enquêter assidûment sur l'incident».
Ebrahim Raïssi ironise sur les morts causées par la police lors des manifestations en Occident
Des manifestations, au cours desquelles au moins 17 personnes sont mortes selon un bilan provisoire, ont éclaté en Iran depuis que les autorités ont annoncé le 16 septembre le décès de Mahsa Amini, 22 ans. Elle avait été arrêtée pour «port de vêtements inappropriés» par la police des mœurs, chargée de faire respecter le code vestimentaire strict dans la République islamique.
Sa mort a suscité des condamnations internationales. Pour leur part, les Etats-Unis ont annoncé le 22 septembre des sanctions économiques visant la police des mœurs iranienne et plusieurs responsables de la sécurité pour les «violences contre les manifestants», ainsi que pour le sort de Mahsa Amini.
«Pourquoi ne pas appeler à la même chose pour ceux et celles qui perdent leurs vies aux mains des forces de l'ordre à travers l'Occident – Europe, Amérique du Nord, les Etats-Unis», s'est encore interrogé le président iranien dénonçant une «hypocrisie». Dans son discours le 21 septembre devant l'Assemblée générale de l'ONU, il avait déjà accusé l'Occident d'avoir «deux poids, deux mesures» concernant les droits des femmes.