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Le Conseil de sécurité de l'ONU tient une réunion ministérielle sur la situation en Ukraine

Ce 22 septembre se tient une réunion du Conseil de sécurité des Nations Unies au niveau ministériel, sur le conflit en Ukraine, en présence notamment du chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov.

Jeudi 22 septembre

Josep Borrell, haut représentant de l'Union européenne pour les Affaires étrangères et la Politique de sécurité, est le dernier à prendre la parole lors de cette réunion du Conseil de sécurité de l'ONU.

Dénonçant une «guerre insensée, brutale», le diplomate de l'UE voit dans l'opération militaire russe une «attaque frontale contre la Charte des Nations unies et contre l'ordre international» établi.

Vladimir Makeï, chef de la diplomatie de la Biélorussie, considère que les sanctions occidentales ont directement affecté la sécurité de la région à laquelle appartient son pays.

La Biélorussie «continue à tout faire» pour parvenir au terme du conflit, a affirmé le ministre, soulignant que son pays ne participait pas à celui-ci. Il a en outre reproché aux pays occidentaux de «continuer à inonder l'Ukraine d'armes».

Zbigniew Rau, ministre polonais des Affaires étrangères, a notamment salué la «résilience formidable» du peuple ukrainien.

Disant s'exprimer au nom des Etats baltes, le chef de la diplomatie lituanienne Gabrielius Landsbergis a accusé la Russie de défier «chaque jour» les principes de l'ONU. «Nous devons traduire Poutine en justice», a-t-il notamment affirmé.

«Cette guerre, vous ne la gagnerez pas» a lancé la ministre fédérale allemande des Affaires étrangères Annalena Baerbock à l'adresse de la Russie, l'appelant à mettre fin au conflit.

«La Russie mène une guerre à outrance, d'agression», a condamné la chef de la diplomatie allemande, accusant l'armée russe d'«actes de torture» et de «viols».

La République tchèque est «horrifiée» par des crimes attribués à la Russie en Ukraine, a déclaré le chef de la diplomatie tchèque Jan Lipavsky.

Le chef de la diplomatie ukrainienne Dmytro Kuleba a dénoncé l'«agression barbare» de la Russie en Ukraine. «Jamais [la Russie] ne pourra nous tuer tous et toutes», a-t-il martelé, assurant que «tout Ukrainien est une arme prête à défendre l'Ukraine et les principes» de la Charte des Nations Unies.

«Nous avons confiance en la Cour pénale internationale», a déclaré Dmytro Kuleba, affirmant que la justice serait rendue.

«Aucune autre nation du monde n'aspire davantage à la paix que l'Ukraine», mais «la Russie doit donner la priorité à la diplomatie pour donner une chance à la paix», a-t-il ajouté, considérant que cela n'était pas le cas actuellement.

Les ministres des Affaires étrangères du Brésil – Carlos Alberto Franco França – des Emirats arabes unis – Reem Al Hashimi – et du Kenya – George Orina – ont pris successivement la parole.

Shirley Ayorkor Botchway, ministre des Affaires étrangères et de l’Intégration régionale du Ghana, a défendu le «principe de responsabilité internationale» et a condamné l'«agression en Ukraine, qui bafoue la charte des Nations unies». «L'Ukraine a le droit de défendre son intégrité territoriale et politique», a-t-elle martelé.

A l'instar notamment de ses partenaires occidentaux, le ministre britannique des Affaires étrangères James Cleverly a condamné l'action russe en Ukraine.

Le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov a pris à son tour la parole au Conseil de sécurité de l'ONU.

«Depuis huit ans l'armée ukrainienne et les nationalistes ukrainiens tuent des habitants du Donbass» parce qu'ils ont «refusé» le coup d'Etat de Maïdan, a fait valoir le chef de la diplomatie russe. Depuis huit, a-t-il ajouté, «le régime de Kiev mène une opération» contre la population civile du Donbass.

Pour le ministre russe des Affaires étrangères, son pays a eu raison de lancer son offensive le 24 février dernier, dans la mesure notamment où «l'Ukraine était utilisée comme anti-Russie, comme forteresse pour lutter contre la sécurité de la Russie».

Michael Moussa Adamo, ministre des Affaires étrangères du Gabon a notamment exprimé son inquiétude quant à l'«onde de choc» du conflit en Ukraine sur la sécurité alimentaire mondiale.

«Le Gabon milite pour un dialogue constructif pour mettre fin à la guerre», a-t-il fait valoir.

Le chef de la diplomatie indienne Subrahmanyam Jaishankar considère que «l'urgence est de revenir à la table des négociations» pour mettre fin au conflit en Ukraine.

Simon Coveney, ministre irlandais des Affaires étrangères et de la Défense, a dénoncé l'«invasion injustifiée et illégale de l'Ukraine», «violation flagrante du droit international».

«Sans responsabilisation, il n'y a aucun espoir d'une paix pérenne», a-t-il estimé.

Pour Olta Xhaçka, ministre des Affaires étrangères d'Albanie, «il faut continuer d'aider à l'Ukraine à se défendre» et la Russie «doit rendre des comptes».

«La position de la chine sur l'Ukraine est claire et constante : la souveraineté et l'intégrité territoriale de tous les pays devaient être respectées», a déclaré le ministre chinois des Affaires étrangères Wang Yi. Pour Pékin, la priorité est «que les parties reprennent le dialogue sans condition préalable», a-t-il souligné, appelant plus globalement à une «désescalade».

Le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken a exprimé le soutien de son pays à la défense de «la souveraineté et l'intégrité de l'Ukraine», considérant que cette défense participait, plus largement, «à protéger l'ordre international dans lequel aucun pays ne peut changer les frontières d'un pays par le force».

Pour le chef de la diplomatie américaine, «il est impératif que chaque membre de l'ONU rejette» les référendums d'adhésion à la Russie que prévoient d'organiser, à partir du 23 septembre, les Républiques populaires de Donetsk et Lougansk – deux territoires dont l'indépendance vis-à-vis de l'Ukraine a été reconnue par Moscou en février.

Le chef de la diplomatie du Mexique, Marcelo Ebrard, a rappelé que son pays avait souligné depuis le début du conflit «l'importance de trouver une solution diplomatique» à celui-ci. 

«Les responsables des crimes perpétués en Ukraine doivent être traduits en justice», a-t-il également déclaré durant sa prise de parole, partageant aussi ses inquiétudes quant à la sécurité des centrales nucléaires exposées eu conflit.

La Norvège est représentée, lors de cette réunion, par le Premier ministre Jonas Gahr Store. Celui-ci a dénoncé l'offensive russe menée depuis fin février comme une «violation flagrante des principes fondamentaux» sur lesquels repose cette l'ONU, soir «l'égalité souveraine de tous ses membres, de tous ses peuples».

Il a notamment appelé l'armée russe à se retirer de la centrale nucléaire de Zaporojié en Ukraine et condamné les «horreurs» de Boutcha et Izioum.

«La justice doit être notre impératif commun, il n'y aura pas de paix sans justice», a notamment déclaré la cheffe de la diplomatie française Catherine Colonna. La ministre a notamment dénoncé «le choix de la guerre par la Russie sous de faux prétextes».

Karim Khan, Procureur de la Cour pénale internationale (CPI), prend désormais la parole au Conseil de sécurité de l'ONU. «Il faut que s'applique le principe de responsabilité», a-t-il fait valoir, soulignant que «le droit s'applique» et que les auteurs de crimes de guerre devraient «rendre des comptes».

Il a notamment évoqué la présence de cadavres à Boutcha – pour rappel, Kiev accusant l'armée russe d'avoir tué des civils dans cette ville d'Ukraine, tandis que Moscou dénonce une «provocation» ukrainienne.

Le Secrétaire général des Nations unies António Guterres ouvre la réunion du Conseil de sécurité de l'ONU, qui se fera à l'échelle ministérielle, cet après-midi du 22 septembre.

Le patron de l'ONU a notamment rappelé que les frappes sur les sites de centrale nucléaire devaient cesser, «le monde ne peut se permettre une catastrophe nucléaire». Pour rappel, Moscou et Kiev se sont mutuellement accusés de bombardements sur de tels sites.

Il a également déclaré qu'il fallait enquêter sur le «catalogue de cruautés» en Ukraine, et salué le récent échange de prisonniers décidé par Kiev et Moscou.