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La justice russe révoque la licence du site internet du média Novaïa Gazeta

Après la révocation de la licence de la version papier de Novaïa Gazeta au début du mois, la Cour suprême russe a annoncé une décision similaire pour le site internet du média, donnant ainsi gain de cause à Roskomnadzor qui en avait fait la demande.

Ainsi que l'a rapporté l'agence TASS, la Cour suprême de Russie a donné raison ce 15 septembre à l'autorité russe de régulation de l'audiovisuel, Roskomnadzor, qui avait formulé une demande administrative pour mettre fin aux activités de l'édition électronique du média Novaïa Gazeta.

Toujours selon TASS, le gendarme russe de l'audiovisuel a reproché à Novaïa Gazeta «un défaut de présentation d’une charte éditoriale dans les délais fixés par la loi sur les médias de masse».

Le média a fait savoir qu'il allait faire appel. Durant l'audience à la Cour suprême, le rédacteur en chef de Novaïa Gazeta Dmitri Mouratov a dénoncé «le meurtre» de ce journal, d'après ses propos cités par le média et rapportés par l'AFP. Cette décision de justice va priver les lecteurs russes du «droit à l'information», a-t-il déclaré.

Le site du journal avait repris son activité après une suspension d'activité en mars

Au début du mois, la version papier du journal avait déjà vu son certificat d’enregistrement invalidé par la justice, faute d'avoir mis à jour ses statuts comme l'exige la législation russe.

Ce média d’opposition, créé en 1993, s’est fait connaître pour ses enquêtes visant la corruption en Russie. Le journal a suspendu son fonctionnement en mars 2022, craignant les conséquences pour sa rédaction de la loi punissant jusqu'à 15 ans de prison la «diffusion publique d'informations sciemment fausses» sur l'action de la Russie à l'étranger. Or, comme le rapporte l'AFP, le site du média avait repris la publication de contenus ces dernières semaines. 

En outre, en avril 2022, le journal Novaïa Gazeta Europe a été créé en Lettonie et début août, la rédaction de Novaïa Gazeta a lancé un nouveau site, Novaya.media, qui, selon l'AFP, permettrait de lire anonymement ses contenus en Russie.