Chapeauté par l'ancien secrétaire général de l’OTAN Anders Fogh Rasmussen, le «pacte de sécurité de Kiev» a été remis le 13 septembre au président ukrainien Volodymyr Zelensky. Ses auteurs, un groupe d'experts coprésidé par Anders Fogh Rasmussen, assurent vouloir apporter à l'Ukraine «des garanties» lui permettant de se défendre sur le court terme. Il est ainsi proposé d'instaurer un partenariat stratégique cosigné par l’Ukraine et des Etats garants.
Les promoteurs du pacte suggèrent en effet de former un groupe de «garants» internationaux composé notamment des Etats-Unis, de la France, du Royaume-Uni, de l’Allemagne, de la Pologne, de la Turquie, ainsi que des Etats baltes, scandinaves et d’Europe centrale volontaires. Comme le note Le Monde, le rapport remis au président ukrainien prévoit également d'inscrire le «pacte de sécurité de Kiev» dans le cadre onusien, par le biais d’une résolution de l’Assemblée générale de l’ONU. «Mais le déclenchement de l’assistance d’urgence, en cas de nouvelle attaque, serait acté dans les soixante-douze heures, après une concertation entre les capitales garantes, à la demande de l’Ukraine», précise le journal vespéral.
Les auteurs du document évoquent également, à plus long terme, l'adhésion du pays à l'Union européenne ainsi qu'à l'Alliance atlantique, toutes deux censées «renforcer considérablement la sécurité de l'Ukraine à long terme».
«les gourous de Washington ont expliqué à l'Union européenne comment vivre et quoi faire», selon Zakharova
Le contenu du rapport en question a rapidement été critiqué par la diplomatie russe dont la porte-parole, Maria Zakharova, y a vu «un horrible pacte [qui revient à] signer de son sang une terreur sans fin».
«Mettre les pays occidentaux sous une dépendance totale, tout en les contraignant à aider le régime de Kiev à une telle échelle, signifie les réduire en cendres. Ils cherchent un moyen de survivre à l'hiver [car] les gourous de Washington ont expliqué à l'Union européenne comment vivre et quoi faire [...]. Ces pays développés ont dégringolé en un instant au niveau de pays sous-développés qui ne savent pas comment se chauffer», a commenté à ce sujet le 14 novembre la haute diplomate russe auprès du média Spoutnik.
Seuls les dirigeants ukrainiens doivent prendre les mesures qui élimineront [...] toute menace pour la Fédération de Russie
La réprobation ici exprimée par Maria Zakharova fait écho à celle du porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, qui a lui aussi dénoncé le même jour l'appel dans ce document à une intégration de l'Ukraine à l'OTAN. Pour rappel, avant le lancement de son offensive en Ukraine, la Russie avait régulièrement soulevé la perspective d'une intégration de Kiev à l'Alliance atlantique – que Washington relativisait l'an dernier – comme la source majeure de ses préoccupations en matière de sécurité. «En conséquence, la principale menace pour notre pays demeure. C'est l'une des raisons qui ont rendu nécessaire le lancement de l'opération militaire spéciale», a souligné Dmitri Peskov au sujet dudit «pacte de sécurité». «Seuls les dirigeants ukrainiens doivent prendre les mesures qui élimineront [...] toute menace pour la Fédération de Russie. Et ils savent très bien de quelles mesures il s'agit», a-t-il ajouté.