Ce 14 septembre, Bakou et Erevan se sont accusés réciproquement de nouvelles attaques, au lendemain de violents affrontements aux frontières des deux pays. Au total, ces combats auraient fait au moins 150 morts. La Russie avait annoncé la conclusion d'un cessez-le-feu dans la matinée du 13 septembre mais les deux camps s'accusent désormais de l'avoir violé.
Le ministère arménien de la Défense a affirmé que Bakou «avait repris ses attaques avec de l'artillerie, des mortiers et des armes de gros calibre dans les secteurs de Djermouk, Verin Chorja». Pour sa part, le ministère azerbaïdjanais de la Défense a affirmé dans la matinée du 14 septembre que les forces arméniennes avaient violé le cessez-le-feu et «bombardé pendant la nuit nos positions dans les zones de Kelbajar et Latchine avec des mortiers et de l'artillerie».
L'Arménie et l'Azerbaïdjan, deux ex-républiques soviétiques rivales du Caucase, se sont affrontés lors de deux guerres au cours des trois dernières décennies. Le dernier conflit, en 2020, avait consacré la prise par l'Azerbaïdjan d'une partie de la région disputée du Haut-Karabagh. Les nouveaux combats illustrent combien la situation reste explosive dans cette zone, mais aussi à la frontière officielle entre les deux pays.
L'Arménie a appelé la communauté internationale à réagir, tandis que l'Union européenne, les Etats-Unis, la France, la Russie, l'Iran et la Turquie se sont tous déclarés très inquiets et ont appelé à la fin des violences.
Bakou propose à Erevan de lui remettre les corps de 100 soldats arméniens tombés au combat
L'Azerbaïdjan a proposé le 14 septembre à l'Arménie de lui remettre les corps de 100 soldats arméniens tués dans les combats ces derniers jours. «L'Azerbaïdjan appelle l'Arménie à un cessez-le-feu et est prêt à remettre de manière unilatérale les corps de 100 soldats arméniens», a déclaré la Commission d'Etat azerbaïdjanaise pour les prisonniers de guerre dans un communiqué.
Au moins 105 militaires arméniens ont été tués depuis la nuit du 12 septembre dans des affrontements avec l'Azerbaïdjan, selon un nouveau bilan communiqué le 14 septembre par le Premier ministre arménien, Nikol Pachinian. «Selon des données mises à jour, à cette date, la mort de 105 militaires des forces armées arméniennes est confirmée», a déclaré Nikol Pachinian devant le Parlement arménien.
Historiquement compliquées, les relations entre Erevan et Bakou continuent d'être empoisonnées par leur différend au sujet du Haut-Karabagh, un territoire majoritairement peuplé d'Arméniens ayant déclaré son indépendance de l'Azerbaïdjan en 1991 avec le soutien d'Erevan, mais qui n'est à ce jour reconnu par aucun Etat-membre de l’ONU. Après une première guerre qui avait fait plus de 30 000 morts au début des années 1990, l'Arménie et l'Azerbaïdjan se sont affrontés à nouveau à l'automne 2020 pour le contrôle de cette région montagneuse. Plus de 6 500 personnes ont été tuées dans cette nouvelle guerre, perdue par les Arméniens.