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OTAN : Helsinki rejette le réexamen de six demandes d'extradition formulées par Ankara

La Finlande annonce avoir écarté la demande de la Turquie de réévaluer six demandes d'extradition. Ces dernières sont une exigence d'Ankara pour laisser adhérer ce pays, avec la Suède, à l'Alliance atlantique.

Helsinki n’accédera pas à la demande d’Ankara de réexaminer six demandes d’extradition. «Les cas ont été réglés et la décision est définitive» a affirmé à l’AFP, ce 9 septembre, Sonja Varpasuo, une conseillère du ministère finlandais de la Justice. «Il n'est pas possible de faire appel d'une décision du ministère de la Justice prise sur la base de la loi d'extradition», a-t-elle ajouté.

«La réouverture d'une décision définitive peut être envisageable si un rapport complètement nouveau peut avoir affecté la décision de manière substantielle», a-t-elle soutenu. Or, selon Helsinki, aucun rapport de cette nature n'aurait été remis par les autorités turques dans le cadre de leurs demandes.

Ces dernières constituent une exigence d’Ankara, à la levée de son veto à l’entrée du pays dans l’OTAN. Veto qui peut faire dérailler la procédure d’adhésion, l’unanimité des Etats membres étant requise pour intégrer un nouveau pays au sein de l’Alliance.

Levée de veto contre arrêt du soutien aux Kurdes

Fin juin, les ministres turc, suédois et finlandais des Affaires étrangères avaient toutefois signé un mémorandum ouvrant l'accès des deux nations nordiques à l'OTAN.

La Turquie avait, dès le lendemain de la signature, formulé aux deux pays des demandes d'extradition pour 33 personnes, la plupart considérées comme «terroristes» par Ankara, avant que le président turc Recep Tayyip Erdogan n'évoque dans la foulée une «promesse faite par la Suède» concernant l'extradition de «73 terroristes». Le mémorandum signé fin juin indique seulement que «la Finlande et la Suède répondront aux demandes d'extraditions» formulées par Ankara, sans mention d'aucun chiffre, relève l’AFP.

Il s'agit en l’occurrence de Kurdes liés au parti des travailleurs du PKK ainsi que de combattants des YPG syriens, réfugiés en Finlande et en Suède. La Turquie réclame également le retour de partisans du prédicateur Fethullah Gülen, qu’Ankara accuse d’avoir orchestré la tentative de coup d’Etat de juillet 2016.

Ce sujet est sensible dans les deux pays du nord de l'Europe. Début juillet, au moment où l’OTAN lançait en grande pompe le processus d’adhésion d’Helsinki et Stockholm, le chef du gouvernement suédois avait refusé de confirmer l’existence d’un quelconque accord avec la Turquie portant sur l’extradition de réfugiés politiques.