C’est un nouveau camouflet pour Obama. Alors que depuis 2008, le locataire de la Maison Blanche n’a de cesse de répéter qu’il veut fermer l'embarrassante prison cubaine, le Sénat vient de lui barrer la route… encore une fois. Le NDAA fait voler en éclat le plan qui visait à rapatrier les détenus de Guantanamo sur le sol américain. «Pourquoi diable amènerions-nous ces combattants ennemis sur notre sol. Vous ne pouvez jouer avec la sécurité nationale pour tenir une promesse de campagne» a déclaré le sénateur de Caroline du Sud, Tim Scott. Une déception de plus qui aura eu beaucoup de précédents :
La campagne de 2008
Durant le chemin qui le sépare de la Maison Blanche, le candidat Obama fait de Guantanamo «un sombre chapitre de l’Histoire américaine». Il jure de fermer le site et se donne jusqu’à 2009 pour respecter sa promesse.
A la télévision
Une fois dans le costume de président, Barack Obama réitère sa volonté lors de plusieurs programmes télé. 60 Minutes et l’émission de ABC This Week notamment.
L’executive order
Le 22 janvier 2009, le locataire du bureau ovale signe un ordre spécifiant que la prison serait fermée au cours de l’année.
Premier rétropédalage
En novembre 2009, Barack Obama, met un premier coup de frein à son grand projet. Il avoue que la date limite serait sûrement «dépassée» et se donne un peu de temps supplémentaire. Cela sera pour plus tard en 2010. Cette fois, il est plus prudent et ne donne pas de calendrier précis.
Une tentative de reprendre la main...
En décembre 2009, le président repasse à l’action. Il publie un mémorandum présidentiel qui clôt formellement le centre de détention situé à Cuba. Autre point majeur, le document ordonne le transfert des prisonniers au Thomson Correctional Center dans l’Illinois.
...qui échoue
En 2011, Barack Obama signe le budget de la Défense. Il contient des freins au transfert des détenus de Guantanamo jusqu’au continent ou ailleurs. Le texte prévoit l’interdiction d’utiliser des fonds afin de «modifier ou construire des établissements aux Etats-Unis destinés à accueillir les transfuges». Le président rentre alors dans une colère noire et promet de travailler avec le Congrès pour s’opposer à ces mesures.
Contourner le problème
En mars 2011, Barack Obama s’essaye à une nouvelle tactique. Il signe un document ordonnant une révision du statut des détenus de Guantanamo dans l’année et ensuite tous les quatre ans. Le but ? Déterminer s’ils représentent toujours une menace. Dans ce cas, ils devraient se confronter à la juridiction militaire. Sinon, être relâchés.
L’économie en priorité
En 2012, l’Oncle Sam est frappé de plein fouet par la crise. En juillet, la chaîne ABC News rapporte qu’au congrès, on a décidé de se concentrer sur l’économie stagnante du pays. Jugée d’une moindre importance, la fermeture de Guantanamo passe au second plan. Le canal d’information s’assure donc que le président souhaite toujours mettre un terme à l’activité de la prison cubaine, ce à quoi il répond par l’affirmative.
Des jugements par les tribunaux américains ?
A la fin de l’année 2013, le leader déclare ne pas avoir abandonné l’idée de juger les suspects détenus à Cuba dans des tribunaux aux Etats-Unis. «L’exécutif doit avoir l’autorité de décider quand et où juger les détenus de Guantanamo. Le tout basé sur les faits et circonstances de chaque cas et en rapport avec nos intérêts nationaux en matière de sécurité» écrit alors Barack Obama dans un texte attaché au nouveau budget de la défense. Appelé «National Defense Authorization Act for fiscal 2014», il assouplit les restrictions quant au transfert des détenus en provenance de Guantanamo Bay.
Énième promesse
Le 20 janvier 2015, le président Obama déclare que le centre de détentation de Guantanamo Bay «n’est pas ce que nous sommes». Il réitère alors son désormais vieux désir : «Il est temps de fermer Gitmo». On connaît la suite.