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Centrale de Zaporojié : Moscou évoque l'offensive d'un commando ukrainien, l'AIEA arrivée sur place

Le ministère russe de la Défense affirme qu'une soixantaines d'hommes auraient tenté de prendre d'assaut la centrale nucléaire, et que Kiev aurait bombardé le lieu de la mission de l'AIEA. L'Ukraine accuse également Moscou de frappes.

Dans un communiqué publié ce 1er septembre, le ministère russe de la Défense a fait état d'une tentative de prise par les troupes ukrainiennes de la centrale nucléaire de Zaporojié – actuellement contrôlée par les forces russes – alors même que l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) a entamé une visite sur le site. Moscou s'est néanmoins dit prêt à assurer la sécurité de cette visite.

«Aujourd'hui, vers 6h00, heure de Moscou, des troupes ukrainiennes avec deux groupes de commandos d’un effectif [comprenant] jusqu'à 60 hommes dans sept embarcations ont débarqué sur le rivage du réservoir de Kakhovka, à trois kilomètres au nord-est de la centrale nucléaire de Zaporojié, et ont tenté de s'emparer de la centrale», rapporte ainsi la Défense russe.

La même source précise que «des mesures ont été prises pour détruire l'ennemi, notamment avec l’appui de l'aviation de l'armée de terre». Selon le texte, les forces ukrainiennes auraient en outre «bombardé le lieu de réunion de la mission de l'AIEA près du village de Vassilievka et la centrale nucléaire de Zaporojié». Le ministère précise que «quatre obus ont explosé à une distance de 400 mètres du premier réacteur» et dénonce une «provocation du régime de Kiev [visant] à perturber l'arrivée du groupe de travail de l'AIEA à la centrale nucléaire de Zaporojié».

La veille déjà, les autorités ukrainiennes avaient elles aussi accusé la Russie d'avoir bombardé la ville d'Energodar où se trouve la centrale – en d'autres termes donc, de bombarder leurs propres positions. «L'armée russe bombarde Energodar», avait déclaré sur Telegram Ievguen Ievtouchenko, chef de l'administration de Nikopol, ajoutant : «la situation avec ces provocations est dangereuse.»

La diplomatie ukrainienne, citée par l'AFP, avait par ailleurs accusé Moscou de frappes sur les couloirs empruntés par la délégation de l’AIEA visant selon Kiev à «entraver» les activités de l'organisation.

L'AIEA envisage une «présence continue» sur place

Ces accusations mutuelles interviennent alors qu'une mission de l'AIEA est arrivée ce 1er septembre en début d'après-midi sur le site de cette centrale pour évaluer la situation.

Le directeur général de cette organisation, Rafael Grossi, avait assuré un peu plus tôt que les inspecteurs n'entendaient pas faire demi-tour. «Il y avait des activités militaires, y compris ce matin, il y a quelque minutes [mais] nous ne nous arrêtons pas. Nous avançons», a-t-il déclaré à la presse dans la ville de Zaporojié, située à environ 120 kilomètres de la centrale avant le départ du cortège vers cette installation. Rafael Grossi a fait savoir qu'il aborderait notamment avec les équipes présentes sur place la possibilité d'une «présence continue» de l'AIEA sur place.

Dans un communiqué publié un peu plus tard, le ministère russe de la Défense avait souligné que la partie russe était «prête à [...] accueillir [les enquêteurs] et à assurer la sécurité complète de leur travail», précisant que la situation restait «sous contrôle total» malgré «les tentatives du régime de Kiev de perturber l’arrivée du groupe d’experts».