Dans un communiqué, l'ambassade des Etats-Unis à Canberra a annoncé ce 30 août que Les îles Salomon avaient décidé de suspendre les visites de la marine américaine alors que Washington tente de maintenir son hégémonie dans la région du pacifique sud.
«Les Etats-Unis ont reçu une notification officielle du gouvernement des îles Salomon concernant un moratoire sur toutes les visites de la marine dans l'attente de la mise à jour des procédures protocolaires», a déclaré une porte-parole de l'ambassade cité par l'AFP.
Cette annonce survient une semaine après qu'un navire des garde-côtes américain n'a pas été autorisé à se ravitailler en carburant dans la capitale des îles. «Les Etats-Unis sont déçus que le navire des garde-côtes américains n'ait pas pu faire cette escale prévue à Honiara», ajoute le communiqué.
Un signal envoyé à Washington et ses velléités hégémoniques ?
Cette turbulence dans les relations entre les îles Salomon et les Etats-Unis s'inscrit dans un contexte géopolitique particulier. Le 20 avril, les Iles Salomon, petit archipel de 700 000 habitants au large de la Papouasie-Nouvelle-Guinée et ouvert sur l'océan Pacifique, ont signé un pacte de sécurité avec la Chine. Une nouvelle perçue par Washington comme une menace sérieuse à son ambition de contenir Pékin dans la région.
Dans un communiqué publié le 22 avril, la Maison Blanche a effet fait savoir qu'une délégation américaine «de haut niveau» s'était rendue aux Salomon afin de signifier aux autorités de l'île que si Pékin devait aller vers «l'établissement d'une présence militaire permanente de facto», cela causerait de «sérieuses inquiétudes» pour les Etats-Unis qui «riposter[aie]nt en conséquence».
De son côté, le Premier ministre des îles Salomon, Manasseh Sogavare, a souligné que son gouvernement avait signé en toute conscience un accord de sécurité avec la Chine. et que le texte «complète» le traité existant entre son pays et l'Australie. Il a également estimé que le statu quo ne permettait pas de couvrir les «lacunes critiques en matière de sécurité» du pays du Pacifique.
Le Premier ministre a aussi demandé à tous les «voisins, amis et partenaires de son pays de respecter les intérêts souverains des îles Salomon».