Le Mali a réceptionné le 9 août de nouveaux équipements militaires livrés par son partenaire russe. Dans son allocution à Bamako, le ministre de la Défense malien Sadio Camara a vanté le «partenariat gagnant-gagnant avec la Fédération de Russie» au cours d'une cérémonie officielle en présence de diplomates russes et du colonel Assimi Goïta, le président malien de transition.
«Je dois dire que la cérémonie d'aujourd'hui est historique, tant par la nature, la qualité que par le volume de ce que vous nous remettez, dont nous n'exposerons ici qu'une partie, le reste étant bien sûr engagé en opération au moment où se tient cette cérémonie», a affirmé Sadio Camara. «Nous consolidons notre capacité de reconnaissance et d'attaque avec des avions de chasse L39 et Sukhoi 25, qui s'ajoutent au Super Tucano et d'autres appareils déjà en dotation. Ainsi que les hélicoptères d'attaque de type Mi24P, qui s'ajoutent au Mi35 et au Mi24 déjà livrés», a-t-il ajouté.
Les autorités maliennes, qui ont décidé de se séparer du vieil allié français engagé militairement contre les djihadistes depuis 2013, poursuivent depuis plusieurs mois une importante coopération avec Moscou. La Russie avait ainsi livré en mars plusieurs hélicoptères de combat et des armes, alors que Bamako a accueilli en grand nombre des instructeurs russes.
Les pays occidentaux, dont la France, dénoncent pour leur part le recours du Mali aux services de la société privée russe de sécurité Wagner. Le gouvernement malien dément et parle de partenariat ancien avec l'armée russe. La Russie avait pour sa part évoqué en mai une présence de Wagner au Mali «sur une base commerciale», mais a toujours démenti tout lien entre cette société privée et le gouvernement.
Moscou voit pour sa part dans l'attitude de Paris envers la stratégie des autorités maliennes, le regain d'une «mentalité coloniale». Recevant à Moscou son homologue malien Abdoulaye Diop le 20 mai, le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov avait ainsi dénoncé : «Le mécontentement [de la France] face à l'attitude des dirigeants maliens de solliciter l'aide de structures extérieures de protection et de sécurité n'est rien d'autre qu'un retour à la pensée coloniale dont les Européens auraient dû se débarrasser depuis longtemps.»