Le président turc Recep Tayyip Erdogan se rend ce 5 août en Russie pour y rencontrer son homologue russe Vladimir Poutine, à Sotchi.
«J'espère que nous pourrons signer aujourd'hui un mémorandum sur le renforcement de nos liens économiques et commerciaux», a déclaré Vladimir Poutine, au début de la rencontre. «Grâce à votre participation directe et à la médiation du secrétariat de l'ONU, le problème lié aux livraisons des céréales ukrainiennes en provenance des ports de la mer Noire a été réglé. Les livraisons ont déjà commencé, et je voudrais vous en remercier», a également déclaré le chef d'Etat russe, soulignant également le rôle d'Ankara dans le transit du gaz russe vers l'Europe, via le gazoduc TurkStream.
De son côté, Recep Tayyip Erdogan a dit espérer que l'entretien permettra d'«ouvrir une page très différente dans les relations» russo-turques, ajoutant que des délégations des deux pays avaient eu des discussions «très productives», notamment sur le commerce et le tourisme.
Cette rencontre intervient alors que le président turc menace depuis mai de conduire une offensive dans le nord-est de la Syrie, pour établir une zone de sécurité de 30 km à sa frontière afin d'éloigner les combattants kurdes du PKK et leurs alliés. Le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) est considéré comme une organisation terroriste par la Turquie, les Etats-Unis et l'Union européenne.
Lors d'un sommet Iran-Turquie-Russie à Téhéran le 19 juillet, Recep Tayyip Erdogan s’était montré déterminé à mener cette offensive malgré l'opposition réitérée du président Poutine et de leur homologue iranien Ebrahim Raïssi, qui soutiennent tous deux des milices auxiliaires dans la région. Les trois chefs d'Etat ont néanmoins signé un communiqué conjoint soutenant implicitement Ankara, en affirmant «rejeter toutes les initiatives d'autodétermination illégitimes».
Ce 5 août encore, avant la rencontre entre Poutine et Erdogan, le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov a souligné que si la Turquie a «des inquiétudes légitimes», «il est très important de ne permettre aucune action qui pourrait déstabiliser la situation en Syrie».