Sergueï Lavrov est brièvement revenu sur la visite controversée de la présidente de la Chambre des représentants des Etats-Unis, Nancy Pelosi, à Taïwan lors d'une rencontre avec la presse à Naypyidawm, en Birmanie, le 3 août.
Il y a vu, pour Washington, «la même attitude [que celle] dont nous parlons concernant la situation en Ukraine». «C'est une volonté de prouver à tout le monde leur [Etats-Unis] impunité et leur façon de tout se permettre», a-t-il expliqué avant de résumer le leitmotiv supposé des dirigeants américains : «Je fais absolument ce que je veux.»
Pour lui, le dérapage était totalement contrôlé et volontaire «sachant parfaitement ce que cela signifie pour la Chine».
«La solidarité de l'Amérique avec les 23 millions d'habitants de Taiwan est plus importante aujourd'hui que jamais, alors que le monde est confronté à un choix entre l'autocratie et la démocratie», avait entre autres posté sur Twitter Nancy Pelosi, arrivée la veille sur l'île dont l'indépendance n'est pas reconnue par les Etats-Unis et que la Chine considère comme partie intégrante de son territoire.
Pékin a immédiatement réagi à ce qui est perçu comme une provocation. «Il n'arrivera rien de bon à ceux qui jouent avec le feu. Ceux qui offensent la Chine devront être punis, de façon inéluctable», a déclaré le chef de la Diplomatie chinoise Wang Yi. Le soir même de l'arrivée de la représentante américaine, la Chine a annoncé des exercices militaires pour le 4 août autour de l'île, dont certains s'approcheront à 20 km de la côte de Taïwan.
Viennent s'ajouter à cette décision des mesures de rétorsion économique contre Taïwan dont la Chine est le premier partenaire commercial. Bloomberg signale par ailleurs que, selon ses sources, l'annonce de l'ouverture aux Etats-Unis d'une usine fournissant des batteries au fabriquant de voitures électriques Tesla et à Ford aurait été repoussée par l'entreprise chinoise Contemporary Amperex Technology. Aucune déclaration officielle n'a été faite pour l'heure sur le sujet.