L'Union africaine (UA) s'est «félicitée» ce 23 juillet de l'accord signé entre la Russie et l'Ukraine pour débloquer les exportations de céréales, un «développement bienvenu» pour le continent qui fait face à un risque accru de famine.
Cet accord est «une réponse» à la visite en juin en Russie du chef de l'Etat sénégalais Macky Sall, président en exercice de l'UA, et du président de la commission de l'UA, le Tchadien Moussa Faki, qui avaient souligné auprès de Vladimir Poutine «l'urgence du retour des céréales d'Ukraine et de Russie sur les marchés mondiaux», ajoute l'organisation dans un communiqué.
Dans un tweet, Macky Sall a également félicité le président turc, Recep Tayyip Erdogan, qui a accueilli les discussions à Istanbul, ainsi que les présidents russe et ukrainien, Vladimir Poutine et Volodymyr Zelensky, pour cet accord. «C'était l'objectif de la mission que j'avais conduite à Sotchi le 3 juin dernier», a-t-il déclaré.
L'accord doit permettre d'exporter entre 20 et 25 millions de tonnes de grain bloquées en Ukraine.
L'opération militaire russe en Ukraine – deux pays qui assurent notamment 30% des exportations mondiales de blé – a conduit à une flambée des cours des céréales et des huiles, frappant durement le continent africain, très dépendant de ces pays pour son approvisionnement. Cette hausse des cours est venue aggraver la situation de pays déjà confrontés à une crise alimentaire, notamment dans la Corne de l'Afrique (Kenya, Ethiopie, Somalie, Djibouti) qui connaît sa pire sécheresse depuis 40 ans.
L'ONG International Rescue Commitee (IRC) a salué le 22 juillet une «première étape vers l'atténuation de la crise alimentaire mondiale».
«La levée de ces blocus contribuera dans une certaine mesure à atténuer la faim extrême à laquelle sont confrontées plus de 18 millions de personnes en Afrique de l'Est, dont 3 millions sont déjà confrontées à des conditions de faim catastrophiques», a notamment souligné le directeur des urgences de l'organisation pour l'Afrique de l'Est, Shashwat Saraf, dans un communiqué. «La prochaine étape importante doit consister à financer intégralement la réponse humanitaire dans la région, afin d'éviter les pires effets de la sécheresse et d'empêcher qu'une famine catastrophique sans précédent n'engloutisse complètement la région d'ici la fin de l'été», a-t-il ajouté.
L'accord signé le 22 juillet entre la Russie et l'Ukraine prévoit notamment la mise en place de «couloirs sécurisés» afin de permettre la circulation en mer Noire des navires marchands, que Moscou et Kiev s'engagent à «ne pas attaquer», selon un responsable des Nations unies.