France

Laurent Nunez nommé préfet de police de Paris, annonce Gérald Darmanin

Laurent Nunez, coordonnateur national du renseignement et de la lutte contre le terrorisme, a été nommé préfet de police de Paris en conseil des Ministre le 20 juillet. L'annonce a été faite par le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin.

Laurent Nunez, coordonnateur national du renseignement et de la lutte contre le terrorisme, a été nommé le 20 juillet en Conseil des ministres préfet de police de Paris, en remplacement de Didier Lallement, a annoncé le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin.

«Le président de la République, sur ma proposition, a nommé Laurent Nunez Préfet de Police. C’est le choix d’un homme d’expérience qui connaît parfaitement la Préfecture de police et qui a exercé de nombreuses responsabilités nationales», a écrit dans un tweet Gérald Darmanin, ajoutant : «La sécurité des Franciliens sera notre priorité.»

Le ministre de l'Intérieur a également rendu hommage à Didier Lallement : «Je souhaite rendre hommage à Didier Lallement pour son action, dans des conditions difficiles, dans un contexte de menace terroriste important, à la tête de la Préfecture de Police au cours de ces trois dernières années. Il a fait honneur à la République.»

Le départ de Didier Lallement, en poste depuis mars 2019 et qui avait notamment des relations très conflictuelles avec la maire de Paris Anne Hidalgo, a été salué par le premier adjoint à la mairie, Emmanuel Grégoire. «Bienvenue au nouveau préfet de police de Paris, Laurent Nunez ! Nous nous réjouissons de travailler avec lui et toutes les équipes de la préfecture de police», a-t-il tweeté aussitôt la nomination rendue publique.

Selon son propre aveu, le départ de Didier Lallement n'est pas lié au fiasco du Stade de France lors de la finale de la Ligue des champions fin mai. Le préfet avait en effet annoncé à ses troupes plusieurs semaines auparavant qu'il quitterait cet été la préfecture de police, au plus tard le 27 août, date de son 66e anniversaire.

Laurent Nunez dit ne «pas avoir de regret» quant à la gestion des Gilets jaunes

Dans un courrier adressé aux agents de la préfecture de police, Didier Lallement explique avoir «demandé qu'il soit mis fin à [ses] fonctions» considérant notamment avoir «atteint un âge qui n'est pas compatible avec des fonctions opérationnelles de haute intensité». «Je veux être lucide : on ne commande pas à des femmes et des hommes quand on a l'âge d'être grand-père», écrit-il. «Je pars avec la fierté du devoir accompli. Mais je conserve la blessure de l'échec du Stade de France. Certes, ce soir-là, nous avons sauvé des vies mais la réputation du pays a été atteinte», a-t-il encore ajouté. Il précise qu'il quittera la PP le «21 juillet» et dit son «estime» à son successeur.

Agé de 58 ans, Laurent Nunez, spécialiste des questions de sécurité, connaît déjà la préfecture de Paris pour y avoir été directeur de cabinet du préfet de police Bernard Boucault entre 2012 et 2015. Enarque, il a également été préfet de police des Bouches-du-Rhône de 2015 à 2017. Avant d'être nommé en 2018 secrétaire d'Etat auprès de Christophe Castaner, il fut patron de la Direction générale de la sécurité intérieure pendant un peu plus d'un an. Après avoir quitté la place Beauvau en juillet 2018, il avait rejoint l'Elysée pour y coordonner la «task force» contre le terrorisme.

Si le bilan de Didier Lallement à la préfecture de police de Paris est assombri par les nombreuses blessures reçues par les Gilets jaunes, Laurent Nunez, lui, était à l'époque secrétaire d’Etat à l’Intérieur. A ce titre, il avait estimé ne pas «avoir de regret» quant à la gestion des manifestations, ajoutant que «ce n'est pas parce qu'une main [est] arrachée que la violence est illégale». «Les choses se sont quand même globalement bien passées en matière d’ordre public», s'était-il félicité.