Sans réelle surprise, Elisabeth Borne ne se soumettra pas à un vote de confiance des députés après son discours de politique générale à l'Assemblée nationale le 6 juillet.
«Nous ne sommes pas certains que les conditions de cette confiance auraient été réunies [...] Nous travaillerons texte par texte [pour construire des majorités]», a ainsi expliqué le nouveau porte-parole du gouvernement Olivier Véran, à l'issue du premier Conseil des ministres du gouvernement Borne II.
Le choix de ne pas solliciter un vote de confiance à l'issue d'une déclaration de politique générale n'est «pas une première» dans l'histoire de la Vème République, a également justifié Olivier Véran en citant Michel Rocard, Edith Cresson et Pierre Bérégovoy.
Elisabeth Borne avait pourtant temporisé la semaine dernière sur ce sujet en affirmant qu'elle prendrait sa décision «à l'issue des consultations [avec les différents groupes parlementaires]» après des élections législatives au goût amer pour la majorité présidentielle. «Il n'y a pas de décision de prise, c'est un sujet qui mérite qu'on y réfléchisse», avait-elle précisé.
La France insoumise annonce le dépôt d'une motion de censure
Un choix décrié par la France insoumise : «Pas de vote de confiance pour les députés ? Macron va dissoudre le peuple qui les a élus ?», a raillé sur Twitter le chef de file de La France insoumise Jean-Luc Mélenchon peu après une information de BFM TV, révélant l'absence d'un vote de confiance.
De son côté, la présidente du groupe LFI à l’Assemblée nationale Mathilde Panot a annoncé sur Twitter que son parti déposerait «une motion de censure contre le gouvernement».
«Madame Borne, on ne maltraite pas la démocratie impunément. Nous vous ferons donc venir de force devant le Parlement», a-t-elle prévenu.
«Un gouvernement étriqué, hors sol, sans base, qui ne sollicite pas le vote de la représentation nationale. Macron et Borne veulent gouverner contre le peuple. La motion de censure arrive», a cinglé sur le réseaux social son collègue Adrien Quatennens.
La première véritable épreuve pour le gouvernement est prévue pour le 18 juillet avec l'examen du projet de loi sur le pouvoir d'achat, avec l'ambition de l'adopter avant fin juillet ou début août. Alors que le gouvernement doit désormais construire des alliances au cas par cas pour faire adopter ses textes, le groupe Les Républicains a d'ores et déjà envoyé au gouvernement la liste de ses exigences pour voter le texte : baisse du prix de l’essence, de la CSG pour les retraités et des cotisations sociales. Face à des oppositions revigorées à l'issue des législatives, le gouvernement entame un quinquennat qui s'annonce difficile.