Le texte de loi censé prolonger l'état d'urgence sanitaire au-delà du 31 juillet n'a pas encore été officiellement publié, et encore moins débattue par les parlementaires, pourtant Christian Estrosi affirme avoir des «informations» sur un retour possible du très controversé pass vaccinal.
Dans une vidéo (à partir de 1h02m 38s) du conseil de la métropole de Nice du 27 juin que l'ancien ministre de droite désormais allié de la macronie Christian Estrosi présidait, ce dernier a déclaré que le pass vaccinal «pourrait être réactivé à partir du 1er août prochain», selon ses «informations».
«J'ai des informations selon lesquelles le pass vaccinal d'ailleurs pourrait être réactivé à partir du 1er août prochain», a-t-il fait savoir, après avoir discouru sur la situation épidémique et les moyens de la métropole pour y faire face.
«Nous pensions avoir regagné un espace de liberté absolue, les embrassades, les serrements de mains, le non port du masque etc. Et même si il n'est pas question dans d'imposer l'immédiat quoi que ce soit [...] je vous recommande à toutes et à tous de retrouver cette attitude sur les gestes barrière», a-t-il expliqué quelques instants plus tard.
Un nouveau texte en gestation
Une sortie qui n'est pas passée inaperçue alors que la loi qui encadre le pass vaccinal est programmée pour disparaître le 31 juillet et que le nouveau dispositif n'a pas encore été débattu par le Parlement.
«Entre deux délibérations, Christian Estrosi nous annonce tranquillement que le Pass Vaccinal pourrait être réactivé dès le mois d'août. Nous serons évidemment contre cette mesure visant à limiter [une fois de plus] les libertés des citoyens», a déclaré l'élu municipal ex-RN Jean Moucheboeuf, proche de Philippe Vardon, sur Twitter.
«Si cette info était confirmée, vous pourrez compter sur les 89 députés RN pour s'y opposer. Oui à l'investissement dans nos hôpitaux ! Non aux restrictions de libertés», a déclaré pour sa part le député Rassemblement national du Gard Nicolas Meizonnet.
Le gouvernement aurait déjà réalisé un avant-projet de loi visant à maintenir «un dispositif de veille et de sécurité sanitaire» jusqu'en mars 2023 dont plusieurs médias ont dévoilé le contenu. Devraient disparaître dans ce nouveau texte soumis au Conseil d'Etat la possibilité de rétablir l'état d'urgence sanitaire, ou le pass sanitaire ou vaccinal pour restreindre l'accès à certains lieux ou rassemblements.
Serait en revanche possible l'instauration d'un pass sanitaire pour «se déplacer à destination ou en provenance du territoire hexagonal, de la Corse ou de l'une des collectivités» ultra-marines. Des informations qui paraissent à première vue incompatibles avec les affirmations du maire de Nice, qui n'a pas donné plus de précisions à l'heure actuelle.