Voyant à la fois «les refus et les disponibilités» qui se sont exprimés lors des premiers échanges avec les forces politiques, Emmanuel Macron a décidé de «confirmer [sa] confiance à Elisabeth Borne», comme il l'a expliqué dans un entretien accordé à l'AFP le 25 juin.
Le président de la République, qui s'est entretenu avec la cheffe du gouvernement, a annoncé qu'il l'avait chargée durant la semaine prochaine de sonder les groupes politiques à l'Assemblée nationale sur un «accord de gouvernement», leur participation même à un gouvernement, leur position sur un vote de confiance à Elisabeth Borne le 5 juillet, et aussi sur le vote du budget de l'Etat prévu l'automne prochain.
«A mon retour du G7 et de l'OTAN, la Première ministre me soumettra des propositions pour une feuille de route pour le gouvernement de la France sur les prochains mois et les prochaines années, et également pour la composition d'un nouveau gouvernement d'action au service de la France que nous mettrons en place dans les premiers jours du mois de juillet», a-t-il ajouté.
Ce gouvernement pourrait être rejoint par des représentants de forces politiques prêtes à coopérer avec la majorité.
«J'ai confiance dans notre capacité collective à y arriver. J'ai confiance dans la capacité de la Première ministre à les faire émerger. J'ai confiance dans l'esprit de responsabilité des forces de gouvernement», a assuré le chef de l'Etat.
Reprenant la parole entre deux étapes de son marathon diplomatique qui le mène dimanche en Allemagne pour le G7 puis le 28 juin à Madrid pour le sommet de l'OTAN, Emmanuel Macron précise que «la base de ces discussions» avec la Première ministre sera le «cadre du projet présidentiel et de celui de la majorité présidentielle qui pourra être amendé ou enrichi», et ce, avec pour objectif annoncé de n'augmenter «ni les impôts ni la dette».
Macron n'a pas renoncé à la réforme des retraites
Malgré son revers aux élections législatives, Emmanuel Macron n'a pas renoncé à sa réforme des retraites visant à «travailler plus longtemps comme le font tous nos voisins, en tenant compte des conditions de travail et donc des règles de pénibilité, en prenant en compte les carrières longues».
C'est, avec la réforme vers le plein emploi, «les deux grandes réformes que nous devons conduire dans la concertation, sans totem ni tabou, mais en gardant un cap d'ambition». Le chef de l'Etat, à la recherche de renforts après avoir perdu la majorité absolue à l'Assemblée, a toutefois écarté la possibilité d'un accord avec le RN et LFI.
Les alliés possibles, «ce sera des communistes aux LR. Les Français ont accordé une légitimité aux députés RN et LFI et ces partis ont une formation politique. Je ne confonds pas les extrêmes mais par leur expression, leur positionnement – j'ai toujours été clair sur ce sujet –, ces formations ne s'inscrivent pas comme des partis de gouvernement».