France

Législatives : les premiers députés des Outre-mer sont connus, la Nupes en force

La députée sortante et membre du gouvernement Justine Bénin a été battue au deuxième tour des législatives en Guadeloupe. Les électeurs de Guyane, Guadeloupe, et Martinique ont envoyé à l'Assemblée plusieurs députés soutenus par la Nupes.

Les premiers résultats officiels des législatives pour les territoires ultramarins sont tombés le 19 juin au matin. La secrétaire d'Etat à la mer Justine Bénin (Ensemble, macroniste) a notamment été battue en Guadeloupe. D'ailleurs, plusieurs députés soutenus par la Nupes (avec Jean-Luc Mélenchon en chef de file) ont remporté des circonscriptions.

La Guadeloupe reste de fait à gauche : trois députés nouvellement élus sur quatre sont soutenus par la Nupes. Dans la troisième circonscription, c'est un député apparenté MoDem (mais dissident d'Ensemble) qui l'a remporté. L'abstention a été très forte avec moins de 28,23% de participation.

La Guadeloupe en détail

Dans la première circonscription, le député sortant Olivier Serva, ex-LREM et soutenu par La France insoumise (LFI) pour le deuxième tour, non sans provoquer des remous au sein du parti, a été élu avec 74,04%. Il souhaite créer «un groupe outre-mer à l'Assemblée Nationale [et] défendre la réintégration des soignants suspendus».

Dans la deuxième circonscription, Christian Baptiste, candidat de la Nupes, a été élu avec 58,65% des suffrages face à la députée sortante Justine Bénin récemment nommée secrétaire d'Etat à la Mer.

Dans la troisième circonscription, le candidat du Rassemblement nationale (RN) Rody Tolassy n'a pas réussi à décrocher un mandat de député alors que c'est dans l'archipel que Marine Le Pen avait remporté son meilleur score (près de 70%) lors du deuxième tour de l'élection présidentielle. Le député sortant Max Mathiasin (sans étiquette, apparenté MoDem), arrivé en deuxième position au premier tour, l'emporte donc finalement lors de ce second tour (52,12% des voix).

Dans la quatrième circonscription, sans surprise, Elie Califer, soutenu par LFI, a été élu avec 100% des suffrages exprimés. Il était le seul candidat en lice après le désistement de son adversaire Marie-Luce Penchard (Ensemble).

En Martinique

Jiovanny William, Marcellin Nadeau, et Johnny Hajjar, soutenus par LFI, découvriront pour la première fois les bancs de l'Assemblée nationale. Ils ont été élus respectivement dans la première (Centre), deuxième (Nord) et troisième circonscription (Fort-de-France) de la Martinique. Jean-Philippe Nilor (Nupes) a été élu pour la troisième fois consécutive dans la quatrième circonscription (Sud). Il a largement battu son prédécesseur et ancien mentor Alfred Marie-Jeanne.

La formation politique de l'ancien président du Conseil exécutif de la collectivité territoriale de Martinique, le Gran Sanblé, a d'ailleurs été battue dans toute les circonscriptions de l'île alors qu'elle avait réussi à qualifier ses quatre candidats au second tour des législatives.

Plus élevée qu'au premier tour, la participation est demeurée très faible puisque tout juste un quart des électeurs se sont rendus aux urnes (25,71%, en hausse 4 points par rapport au premier tour).

En Guyane

Les électeurs guyanais ont choisi le renouvellement. Dans la première circonscription, qui compte la préfecture Cayenne, c'est Jean-Victor Castor qui endosse le costume de député. Militant du Mouvement de décolonisation et d'émancipation sociale (MDES) dont il est l'un des cofondateurs, il est un fervent partisan de l'évolution statutaire du territoire.

Dans la deuxième circonscription, Lénaïck Adam, qui était soutenu par la majorité présidentielle, est délogé de son siège de député par Davy Rimane. Le syndicaliste, soutenu par LFI, engrange 54,12% des suffrages exprimés.

Lors du second tour, l'abstention a reculé dans les deux circonscriptions.

A Saint-Barthélemy et Saint-Martin

Frantz Gumbs, le candidat divers-centre soutenu par la majorité présidentielle Ensemble a été élu député face à un dissident Les Républicains (LR). Il recueille 67,21% des suffrages exprimés, soit 3 921 voix. Le taux de participation a été très faible sur les deux îles, à 24,56%, soit près de deux points de moins qu'en 2017 (26,11%).

A Saint-Pierre-et-Miquelon

Après un duel serré, l'ancien président de la collectivité territoriale (2017-2020) Stéphane Lenormand (AD, divers droite) a été élu député de ce territoire à l'unique circonscription, avec 50,36% des suffrages, face à Olivier Gaston (Nupes). Seules 19 voix séparent les deux candidats et 186 bulletins nuls ont été enregistrés.

Le taux de participation global pour ce second tour des législatives à Saint-Pierre et Miquelon est de 55,95%, en légère hausse par rapport au premier tour (53,45%) mais en dessous des 75,35% atteint lors du second tour en 2017.

En Polynésie

Dans les trois circonscriptions de cette collectivité ultra-marine, un duel opposait un autonomiste, soutenu par le président du gouvernement local Edouard Fritch et par Ensemble!, à un indépendantiste soutenu par la Nupes.

Dans la première, Nicole Bouteau, largement en tête au premier tour, est battue (49,12%) par un jeune indépendantiste de 21 ans, Tematai Le Gayic (50,88%), qui pourrait devenir le benjamin de l'Assemblée nationale.

Dans la deuxième circonscription, Steve Chailloux (58,89%), un jeune professeur de tahitien indépendantiste l'emporte face à Tepuaraurii Teriitahi (41,11%), la présidente de groupe de son parti autonomiste à l'Assemblée de la Polynésie française.

La victoire du député sortant Moetai Brotherson (61,32%) était plus attendue dans la troisième circonscription : il bat Tuterai Tumahai (38,68%) un autonomiste novice en politique qui avait surpris en exprimant à plusieurs reprises au cours de la campagne son adhésion aux idées de son adversaire.

En Nouvelle-Calédonie

Philippe Dunoyer et Nicolas Metzdorf, tous deux membres d'une coalition loyaliste récemment créée et rattachée au parti présidentiel, ont remporté leur duel face aux candidats indépendantistes du FLNKS.

Philippe Dunoyer, 54 ans, est réélu haut la main avec 66,40% des voix dans la première circonscription qui recouvre Nouméa et l'archipel des Loyauté.

Dans la seconde circonscription, Nicolas Metzdorf, 34 ans, bat nettement l'indépendantiste Gérard Reignier alors que les deux candidats étaient au coude à coude à l'issue du premier tour.

A Wallis-et-Futuna

Le duel entre les deux candidats se revendiquant de la majorité présidentielle, sans avoir été officiellement investis, a été extrêmement serré.

Mikaele Seo, en lice avec le soutien de la majorité au pouvoir à l'assemblée territoriale, n'a en effet engrangé que 16 voix de plus que son adversaire Etuato Mulikihaamea, issu de la société civile.