Selon Le Parisien, un maître-nageur de l’île de loisirs des Boucles de Seine dans les Yvelines a été victime de nombreux messages le qualifiant de raciste et d'islamophobe après avoir demandé le 12 juin à une femme de retirer son burkini, une tenue religieuse liée à l'islamisme et contraire au règlement.
Le directeur de la base, Ivica Jovic, a expliqué auprès du quotidien qu'il y avait «tous les ans des incidents de ce genre, mais [que c'était] la première fois qu’il y [avait] autant de réactions, notamment sur les réseaux sociaux pour accuser le maître-nageur de racisme».
Selon le récit d'Ivica Jovic, un des trois maîtres-nageurs a donc demandé «à une jeune fille en burkini de l’enlever dans l’espace baignade, comme le stipule le règlement». «Sur le coup, elle a accepté la décision, de mauvaise grâce. Mais depuis, on nous accuse d’islamophobie, de racisme, alors que nous appliquons simplement le règlement défini par la région, propriétaire du site», poursuit-il. En effet sur les réseaux sociaux, des internautes se sont scandalisés de la décision du maître-nageur.
Pour l'élu régional Libres ! (Valérie Pécresse), Patrick Karam, contacté par Le Parisien, «c'est une question de principe, on ne reculera pas devant une offensive islamiste qui tente de gangrener notre pays».
Le Conseil d'Etat se penche sur l'autorisation du burkini dans les piscines municipales
Le burkini est régulièrement au cœur des débats politiques. Le 14 juin, il a même nourri de larges discussions au Conseil d'Etat après que la justice a suspendu l'autorisation du port de ce vêtement dans les piscines municipales de Grenoble (Isère).
Cette affaire avait commencé mi-mai, quand le conseil municipal de Grenoble dont le chef de file est l'écologiste (EELV), Eric Piolle, avait adopté – à une courte majorité et sur fond de polémique nationale – un nouveau règlement pour les piscines de la ville, ouvrant la porte aux burkinis.
Le ministère de l'Intérieur, via la préfecture de l'Isère, avait de suite déposé un «déféré laïcité», une procédure issue de la loi contre le «séparatisme» qui permet aux préfets de saisir le juge administratif d'un acte d'une collectivité locale jugé contraire aux principes de laïcité.
Le tribunal administratif leur a donné raison, la ville de Grenoble fit appel et l'affaire est arrivé devant le Conseil d'Etat.