Par la voie d'un communiqué publié le 8 février sur Twitter, la préfecture de police de Paris a interdit un rassemblement prévu le 9 février sur l'esplanade des Invalides à l'appel des «Hijabeuses», un collectif de joueuses de football qui militent pour le droit de porter le voile lors des compétitions sportives.
Le préfet précise que les organisateurs de cette manifestation «revendiquent le droit au port du voile islamique [...] lors des compétitions de football, pratique interdite par le règlement de la Fédération française de football».
«Il est à craindre que cette manifestation n'attire, outre les personnes qui la soutiennent, des personnes hostiles à la cause défendue et susceptibles d'en découdre avec les premiers», souligne le texte. La préfecture craindrait ainsi des «troubles à l'ordre public».
Comme l'a rapporté l'AFP le 26 janvier, ces femmes pro-hijab sont plusieurs dizaines en région parisienne, plutôt jeunes, et elle se dressent depuis plusieurs mois contre la Fédération française de football.
Les sénateurs avaient adopté le 19 janvier, contre l'avis du gouvernement, un amendement proposée par le groupe LR interdisant «le port de signes religieux ostensibles» lors «d'événements sportifs et compétitions sportives organisées par les fédérations sportives».
Plus d'une semaine après le vote de cet amendement, les «Hijabeuses» avaient défié les parlementaires en s'invitant le 26 janvier dans le jardin du Luxembourg. Au pied du Sénat, des membres ont échangé quelques passes avec une banderole : «Le football pour toutes», avant d'être invitées par les gendarmes à quitter les lieux.
Le collectif est chapeauté par Alliance Citoyenne, une organisation controversée, qui défend notamment le port du burkini dans les piscines publiques avec des actions coup de poing. D'après l'Alliance citoyenne, un match de football était donc prévu à 16h30 devant l'Assemblée nationale le 9 février «au moment même où l'amendement visant à "interdire le port du voile en compétition et événements sportifs" sera débattu».
Le compte Twitter des «Hijabeuses» a publié un communiqué sur les réseaux sociaux après l'interdiction de la préfecture de police. «Nous avons évidemment saisi le tribunal pour contester cette décision arbitraire, injuste et complètement disproportionnée», font-elles savoir, affirmant que «quoi qu'il arrive», elles joueront au football. «Sûrement ailleurs... mais nous jouerons», insistent-elles.