France

De retour de Kiev, Macron appelle à réformer l'UE et plaide pour «une France vraiment européenne»

Au lendemain de son déplacement à Kiev, le président de la République a souligné la nécessité selon lui d'avoir «une France vraiment européenne», lors d'un entretien à BFMTV, tout en déclarant que l'adhésion de l'Ukraine à l'UE prendrait du temps.

Emmanuel Macron a affirmé le 17 juin la nécessité d'avoir «une France vraiment européenne» pour faire face aux crises comme la situation en Ukraine, dans un entretien à BFMTV accordé à son retour de Kiev et avant le second tour des législatives.

Il a qualifié la visite effectuée du 16 juin en Ukraine, avec trois autres dirigeants européens, de «travail pour l'Europe mais aussi pour les Françaises et les Français».

«Cette guerre nous touche dans notre quotidien [et] va nous toucher durablement [et donc] on a besoin d'une France vraiment européenne qui puisse parler d'une voix claire et nette», a-t-il ajouté au cours de cet entretien réalisé dans le train de nuit entre Kiev et la Pologne, d'où le chef de l'Etat devait rejoindre Paris en avion.

Il «faut faire avancer l'Europe, comme on l'a fait ces dernières années, pour être plus forts en matière de défense, de politique étrangère mais aussi d'énergie, d'industrie...», a-t-il précisé.

Sans évoquer directement les législatives du 19 juin, le chef de l'Etat a réitéré sa «conviction que [la France], si [elle] sait se réunir, se retrouver dans le respect des différences, peut ressortir plus forte de cette crise du début de ce XXIe siècle». «C'est l'ambition que je me fixe et que je nous fixe», a-t-il assuré.

Les pays fondateurs de l'UE doivent [...] avoir des sommets plus courts, plus fréquents, avec plus d'intimité

Parallèlement, l'UE «doit se réformer [pour] avoir une union beaucoup plus intégrée, plus simple», a tenu à affirmer Emmanuel Macron. «Les pays fondateurs de l'UE doivent simplifier leurs règles, être plus efficaces, avoir des sommets plus courts, plus fréquents, avec plus d'intimité, et on doit reconstruire la manière de penser notre voisinage de notre grande Europe. Ça, c'est pour les semaines à venir», a-t-il ajouté.

Des ténors de l'opposition avaient critiqué le 16 juin la tenue de cette visite à l'approche du scrutin, certains dénonçant une «opération de communication» à visée électoraliste. Pour le président Macron, le soutien apporté le 16 juin par quatre dirigeants européens – l'Allemand Olaf Scholz, l'Italien Mario Draghi, le Roumain Klaus Iohannis et lui-même – pour accorder à l'Ukraine le statut de candidat à l'adhésion à l'UE est «un geste politique fort [pour] dire que l'Ukraine est dans la famille européenne et, dans ce contexte de guerre, c'est aussi un message envoyé à la Russie».

Cette proposition, qui ne fait pas l'unanimité au sein des 27, doit être actée au cours du sommet européen des 23 et 24 juin. Après, «nous avons été très clairs avec le président Zelensky sur les conditions pour ouvrir les chapitres de cette négociation [et] il sait que le chemin est long pour rejoindre l'UE», a-t-il ajouté.