Plusieurs centaines de policiers ont manifesté le 2 mai en France à l'appel de plusieurs syndicats, notamment Alliance, en protestation contre la mise en examen pour «homicide volontaire» de leur collègue qui a tué deux hommes qui auraient forcé un contrôle le 24 avril dernier à Paris, au Pont-Neuf. Les policiers invoquent un cas de «légitime défense».
Le syndicat Unité SGP Police, concurrent d'Alliance, a pour sa part décidé de ne pas appeler à manifester et de ne pas «prendre des positions pouvant porter préjudice» au collègue mis en examen, rappelant qu'il est présumé innocent.
300 agents se sont ainsi rassemblés sur la place Saint-Michel, située à quelques centaines de mètres de l'ancien Palais de justice et du Pont-Neuf, où le policier avait ouvert le feu.
L'appel à manifester a été suivi dans plusieurs villes du pays, a rapporté l'AFP. A Strasbourg, environ 80 policiers, certains venus de Nancy, Metz ou Mulhouse, se sont réunis en milieu de journée devant l'hôtel de police. Certains portaient des affichettes «coupable d'être flic», ainsi que des cibles accrochées à leurs vêtements. A Rennes et Lille, ils étaient une quarantaine, à Toulouse une cinquantaine.
Rigoureusement encadrée par la gendarmerie, une contre-manifestation a été organisée en même temps à Paris par le collectif La police assassine, selon qui le syndicat policier Alliance serait un «lobbyiste de l'impunité policière». Ces manifestants ont reçu une contravention de 135 euros pour «rassemblement non déclaré», selon le journaliste Remy Buisine.
Dans la nuit du 24 au 25 avril, un policier de la Compagnie de sécurisation de la Cité (CSC), armé d'un fusil d'assaut, a ouvert le feu sur le conducteur d'une voiture et son passager qui auraient tenté de se soustraire à un contrôle. Ils sont décédés sur place et un troisième homme, lui aussi passager du véhicule, a été blessé.
Le parquet de Paris a ouvert deux enquêtes. La première pour «tentative d'homicide volontaire sur personne dépositaire de l'autorité publique» porte sur les circonstances d'un possible refus d'obtempérer et a été confiée au 1er district de police judiciaire. Le gardien de la paix, âgé de 24 ans, a quant à lui été mis en examen, notamment pour «homicide volontaire» concernant le conducteur.