France

Zemmour lance un appel pour la création d'«une grande coalition des droites» en vue des législatives

Le chef de file de Reconquête! réitère son appel à l'union des droites avant les législatives. Eric Zemmour souhaite ainsi s'opposer aux deux autres grandes coalitions, la «macroniste» et l'«islamo-gauchiste», selon ses termes.

Eric Zemmour compte poursuivre son parcours politique avec la prochaine échéance des élections législatives. Le fondateur et chef de file de Reconquête!, qui a réalisé un score de 7,1% lors du premier tour de la présidentielle, «propose la création d'une grande coalition des droites et de tous les patriotes». «Je tends la main au Rassemblement national, aux Républicains qui refusent le macronisme et à Debout la France», énonce-t-il dans un communiqué publié le 19 avril.

Si Eric Zemmour lance cet appel, c'est qu'il considère qu'il y a urgence. «La campagne de l'entre-deux-tours de l'élection présidentielle est marquée par l'émergence de deux grandes coalitions, l'une macroniste, l'autre islamo-gauchiste, qui s’apprêtent à se présenter [...] devant les Français», déclare-t-il alors que Jean-Luc Mélenchon a appelé les électeurs à placer en tête la France insoumise lors des prochaines législatives afin de devenir Premier ministre.

Avec un Rassemblement national (RN) qui cherche à attirer les électeurs de gauche, et des Républicains hésitants quant à la stratégie à adopter face au président-candidat, le leader de Reconquête!, lui, «appelle solennellement à l'union de toutes [les] forces contre Emmanuel Macron et Jean-Luc Mélenchon». Et d'affirmer : «Aucun des électeurs patriotes et de droite ne comprendrait que les querelles d'égo l'emportent sur notre amour de la France.» Avant le premier tour, Eric Zemmour avait minoré les tensions avec le RN : «On n'est pas fâchés, on est concurrents, on est rivaux», avait-il déclaré le 30 mars sur BFMTV

Cet appel signale le retour d'Eric Zemmour sur la scène médiatique, après plusieurs jours de silence suite au premier tour de la présidentielle. Annoncé un temps au second tour, Eric Zemmour a vu son score s'amenuiser à mesure que l'échéance présidentielle se rapprochait.

Le RN ne souhaite pas négocier comme des «marchands de tapis»

La réconciliation, si elle a lieu, prendra néanmoins du temps. Interrogée sur France Inter le 12 avril à propos d'une éventuelle participation d'Eric Zemmour à un futur gouvernement, Marine le Pen a fermé la porte au polémiste. «Non, ça n'est pas une possibilité», a répondu la candidate du Rassemblement national, ajoutant : «Il n'en a pas le souhait et je ne l'ai pas non plus.»

Selon Marine Le Pen, des «divergences» sont clairement apparues au long de la campagne du premier tour, barrant la route à une éventuelle association dans l'exercice du pouvoir, si elle venait à l'emporter sur Emmanuel Macron le 24 avril. La finaliste a cependant concédé qu'Eric Zemmour faisait partie du camp de «ceux qui croient en la France», en opposition aux «post-nationaux».

Invité sur BFMTV le 12 avril également, le maire RN de Perpignan (Pyrénées-Atlantiques), Louis Aliot, très influent au sein du parti, a formellement exclu la tenue d'ici le second tour d'un meeting commun qui associerait Marine Le Pen et Eric Zemmour, en invoquant la nécessité de réconcilier l'ensemble des Français au-delà «d'un clan, d'un camp, d'une famille politique». «Si on donne l'impression de commencer à négocier comme des marchands de tapis, des postes, des places, des situations, les Français nous en feraient grief et ne seraient pas contents du tout», a complété Louis Aliot.