«Dimanche prochain, tous aux urnes pour barrer la route à l’extrême-droite. Allez-y en train ou en car liO : en Occitanie, c’est gratuit», a écrit le 17 avril sur les réseaux sociaux la présidente de la région d'Occitanie, la socialiste Carole Delga qui, depuis les résultats du premier tour le 10 avril, appelle ouvertement à voter Emmanuel Macron pour faire barrage à Marine Le Pen.
«Pour encourager à la participation pour le second tour des élections présidentielles, la Région Occitanie met en place la gratuité des trains et des cars liO le week-end du 23 et 24 avril», peut-on en effet lire sur le site de la région.
Le fait de rendre gratuits ces bus et ces trains aux fins d'aller voter contre Marine Le Pen constitue juridiquement une possibilité de détournement de fonds publics
En tout état de cause, les efforts déployés par Carole Delga afin de faire valoir une consigne de vote défavorable à Marine Le Pen n'ont pas été du goût des soutiens de la rivale du président sortant qui ont dénoncé le 19 avril cette initiative prise pendant l'entre-deux-tours.
«Le fait de rendre gratuits ces bus et ces trains aux fins d'aller voter contre Marine Le Pen constitue juridiquement une possibilité de détournement de fonds publics», a affirmé à l'AFP Jean-Paul Garraud, conseiller régional RN et député européen. «J'espère que la justice va se saisir de cette question, elle devrait le faire», a estimé l'ancien magistrat, que Marine Le Pen nommerait ministre de la Justice en cas de victoire à la présidentielle.
«Utilisation des transports publics et donc des moyens publics à des fins électorales !», a réagi sur Twitter le maire RN de Perpignan (Pyrénées-Orientales), Louis Aliot.
«Profitez des cars/trains gratuits pour aller voter Marine Le Pen», a encore ironisé de son côté Julien Sanchez, maire RN de Beaucaire (Gard).
Lors des élections municipales de 2020 à Perpignan, Carole Delga avait appelé, sans succès, à «un front républicain» contre Louis Aliot. Elle organise le 21 avril à Toulouse un «rassemblement et concert gratuit contre l’extrême droite».