France

Pour Le Pen, les pays favorables aux sanctions antirusses doivent aider ceux qui en paient le prix

Inquiète de la hausse des prix de l'électricité et du gaz, Marine Le Pen propose aux pays favorables à la fin des importations de l'énergie venant de Russie de compenser financièrement ceux qui paieront l'addition.

Interviewée le 15 avril sur BFM TV, Marine Le Pen s'est exprimée sur les sanctions antirusses souhaitées par de nombreux pays afin de cesser les importations d'énergies venant de Moscou.

La candidate du Rassemblement national à la présidentielle a estimé que de telles mesures allaient «avoir plus de conséquences sur les Français qu'[elles] n'[allaient] en avoir sur la Russie». Selon elle, ces sanctions, «inefficaces» sur la Russie, toucheront d'abord le porte-monnaie des populations «comme le peuple français». Elle a ainsi proposé l'idée de «demander à tous les pays qui sont pour des sanctions, de payer les conséquences», comme une contribution financière afin que les peuples «ne [les] subissent pas de plein fouet».

Prolongeant son idée, Marine Le Pen suggère que Washington – qui fait un lobbying pour que l'UE stoppe l'importation de gaz russe – verse «des sommes à la France pour compenser [une] explosion des prix» de l'électricité et du gaz qui seront multipliés, selon elle, par quatre voire six. Un geste logique pour Marine Le Pen puisque «les Américains, du coup, vendraient [à l'UE] le gaz liquéfié, [et] vont donc faire des bénéfices importants».

«C'est une idée parmi tant d'autres», a-t-elle ajouté. «Ce qui est sûr c'est que moi, je protégerai les Français et je ne prendrai aucune décision qui [pourrait] aggraver la situation qui est la leur», a-t-elle aussi expliqué, en chiffrant à «400 000», le nombre de nouveaux pauvres depuis le début du quinquennat de son adversaire, Emmanuel Macron.

Selon plusieurs sources, l'Union européenne (UE) envisage de cesser prochainement ses achats de pétrole à la Russie, afin de sanctionner celle-ci pour la guerre qu'elle mène en Ukraine depuis fin février. Toutefois, selon le New York Times, «les responsables [européens] préparent une interdiction progressive des importations de pétrole russe, mais la mesure ne sera lancée qu'après le second tour des élections françaises, au plus tôt». Selon le quotidien américain, cette mesure punitive contre la Russie est depuis longtemps repoussée en raison de l'impact qu'elle pourrait avoir sur les prix de l'énergie dans les pays importateurs et de sa capacité à perturber la vie politique, notamment en France.
Concernant un embargo sur le gaz russe, celui-ci fait l'objet d'âpres discussions entre les Etats membres de l'UE, l'Allemagne étant l'un des principaux opposants à un arrêt immédiat de ces importations dont elle est très dépendante.