France

Le porte-parole du Droit au logement interpellé pour «rébellion», indignation à gauche

Le Droit au logement a dénoncé l'interpellation «musclée» Jean-Baptiste Eyraud et son placement en garde à vue pour «rébellion» en marge d'une manifestation. Cette arrestation a soulevé l'indignation de personnalités politiques de gauche.

L'association Droit au logement (DAL) a dénoncé dans un tweet et un communiqué l'arrestation «musclée» de son porte parole le 12 avril en marge d'une manifestation de soutien aux familles «Oubliées du DALO» organisée à Paris. 

«Alors qu’elles [les familles] rejoignaient la chaussée comme prévu dans la déclaration de manifestation déposée en Préfecture, les forces de l’ordre sont intervenues brutalement. Elles ont violemment plaqué au sol Jean-Baptiste Eyraud, tout en gazant les familles qui ont ensuite été nassées plus d’une heure», relate l'organisation. Une photo du militant plaqué au sol par des policiers a aussi été diffusée. 

«Le porte parole du DAL a été emmené au commissariat d’Invalides où on lui a signifié sa garde à vue pour "rébellion"», explique encore le DAL. Plus tard dans la soirée, l'organisation a annoncé que son porte-parole avait été libéré. 

La préfecture de police a expliqué de son côté à l'AFP que les manifestants avaient «envahi la chaussée du boulevard Saint-Germain», ce qui était «dangereux» au regard de la circulation sur ce grand axe de la capitale. Les forces de l'ordre ont alors tenté de repousser les manifestants, en vain, a-t-elle ajouté.

Emmanuelle Wargon propose un rendez-vous

Plusieurs personnalités, dont les anciennes ministres du logement Cécile Duflot et Emmanuelle Cosse ont apporté leur soutien à Jean-Baptiste Eyraud. 

«Rien ne justifie une telle violence contre les militants du Droit au logement et Jean-Baptiste Eyraud, qui depuis 30 ans, sans violence, défend la cause des mal logés», a écrit Emmanuelle Cosse sur Twitter.

«Mais enfin ! C'est dingue cette histoire», a écrit pour sa part Cécile Duflot qui s'est dit «outrée de voir cela». 

Le lendemain, l'actuelle ministre du logement Emmanuelle Wargon a assuré sur Twitter qu'elle avait «des échanges réguliers» avec le DAL et qu'elle avait «pris contact avec [Jean-Baptiste Eyraud] ce matin» pour un rendez-vous. 

Le député de Seine-Saint-Denis Eric Coquerel, qui affirme être allé chercher le militant au «commissariat de Paris», s'est félicité qu'il ait été libéré «rapidement d’une [garde à vue] délirante». 

«Est ce vraiment comme cela qu'on combat l'extrême-droite ?», a déclaré pour sa part le député du Val d'Oise des Nouveaux démocrates Aurélien Taché.