France

Patrimoine de Macron : pas de rémunération à l'étranger des banquiers français, selon Rothschild

Contestant les affirmations de l'enquête menée par Off Investigation sur le patrimoine du président-candidat, la banque Rothschild & Co a affirmé que ses associés-gérants basés en France n'étaient pas payés, même en partie, dans des paradis fiscaux.

La banque Rothschild & Co a «démenti formellement », le 31 mars, que «les banquiers en France seraient rémunérés à l'étranger», à propos d'une enquête du média Off Investigation sur le patrimoine d'Emmanuel Macron affirmant que les associés-gérants seraient partiellement payés dans des paradis fiscaux. «Les banquiers en France sont rémunérés en France», a insisté dans un communiqué transmis à l'AFP la banque d'affaires, qui a eu comme associé-gérant le chef de l'Etat.

Un proche du président-candidat avait dénoncé, le 30 mars, des «boules puantes» de fin de campagne, visant notamment l'enquête du site Off Investigation : publiée le 29 mars, celle-ci s'interroge sur le patrimoine d'Emmanuel Macron, qui avait déclaré, en décembre 2021, avoir touché un peu plus d'1 million d'euros depuis le début de son mandat, et un patrimoine d'un demi-million d'euros environ, ce qui a pu étonner compte tenu de ses rémunérations passées dans le secteur privé.

«Pas de fraude, pas de faits, pas de preuve», réagit l'équipe de campagne de Macron

Dans le cadre de l'enquête d'Off Investigation, une personnalité présentée comme «proche» de la banque Rothschild assure, sous couvert d'anonymat, que ses associés-gérants sont payés partiellement dans des paradis fiscaux.

«Pas de fraude, pas de faits, pas de preuve», a d'abord réagi l'équipe de campagne d'Emmanuel Macron, tandis que le ministère de l'Economie a affirmé à l'AFP qu'il «n’existe aucun rescrit fiscal [accord entre l'administration et une entreprise] entre Bercy et la banque Rothschild pour défiscaliser hors de France les honoraires des associés-gérants». Plusieurs représentants de l'opposition avaient demandé des explications suite à la publication de l'enquête d'Off Investigation. Le député Insoumis François Ruffin s'était par exemple interrogé sur l'existence d'un tel accord, interpellant le ministre de l'Economie Bruno Le Maire sur le sujet.

Le candidat de Reconquête !, Eric Zemmour, s'est pour sa part étonné de l'inaction de la justice dans ce dossier, alors qu'elle avait fait preuve de davantage de célérité en 2017. «Qu'attend le Parquet national financier pour réagir, lui qui a été si rapide pour les costumes de François Fillon ?», a questionné le polémiste sur Twitter, en reliant l'enjeu du patrimoine du président à l'autre polémique brûlante du moment, celle du recours de l'Etat aux services du cabinet McKinsey.

«La grande question du quinquennat d’Emmanuel Macron sera pour la sphère publique comme pour la sphère privée : Mais où est passé l’argent ?», a quant à lui estimé le député européen du Rassemblement national Philippe Olivier.