Au cours d'un entretien télévisé enregistré le 12 décembre à l'Elysée – diffusé trois jours plus tard sur TF1 et LCI –, Emmanuel Macron a souhaité se défaire de l'étiquette de «président des riches» qui lui a été attribuée en début de quinquennat. Faisant notamment référence aux «années Rothschild» du chef de l'Etat qui, en 2010, est devenu associé-gérant de la banque d'affaires, la formule est en effet régulièrement utilisée par certains de ses détracteurs qui lui reprochent une proximité avec plusieurs piliers du capitalisme français.
Mes valeurs ne sont pas celles d'un président des riches
«On a le droit de ne pas être la caricature dans laquelle on veut vous enfermer, et donc je pense que je n'ai jamais été ça, je sais d'où je viens [...] Mes valeurs ne sont pas celles d'un président des riches», a argumenté le président français auprès du journaliste Darius Rochebin qui l'interrogeait sur l'évolution de sa «conscience sociale» au-delà l'«image convenue d'un Emmanuel Macron président des riches [ou encore] banquier de chez Rothschild». «Sans doute que je suis plus sensible à certaines choses que je ne l'étais avant, c'est vrai», a encore assuré le chef de l'Etat, se félicitant toutefois d'avoir eu, en 2018, une intuition «plutôt juste» à propos de la crise hospitalière et plus globalement de la détresse du monde de la santé. «Je pense que je ne mesure pas assez le sentiment d'urgence avant la crise», a-t-il concédé dans la foulée.
La formule «président des riches» a été particulièrement utilisée contre le chef de l'Etat après ses déclarations jugées provocantes en début de mandat.
S'il adopte aujourd'hui une attitude plutôt posée face aux allusions concernant son parcours professionnel à la tête de la banque Rothschild, Emmanuel Macron s'est par le passé déjà irrité de certaines remarques en ce sens. En janvier 2019, lors d'une rencontre organisée dans le cadre du «grand débat», le président français avait ainsi associé une telle évocation à une réflexion antisémite. Répondant à un citoyen l'ayant interpellé sur son expérience dans l'établissement financier en question, le chef de l'Etat avait en effet dénoncé «des relents de choses» qu'il n'aimait «pas beaucoup». «Ça s'appellerait la banque Dupont, il y aurait certainement moins d'arguments, et ça ne me plait pas, dans votre réflexion», avait-il répondu à la personne à l'origine de la remarque.