Ainsi qu'en témoigne une vidéo partagée ce 30 mars sur les réseaux sociaux – dont les éléments de décor et la présence de certains intervenants confirment qu'il s'agit d'une réunion organisée la veille dans le XIIe arrondissement parisien par la majorité présidentielle, afin d'«échanger sur le programme d'Emmanuel Macron» –, un homme s'est fait évacuer de la salle pendant sa prise de parole, alors qu'il émettait de vives critiques envers le bilan du président sortant. Il a par la suite été réintégré à l'auditoire.
Après avoir dénoncé un manque d'effectifs dans le milieu hospitalier et s'en être pris à la politique sanitaire du gouvernement, l'intervenant a fait valoir la légitimité de sa prise de parole dans le cadre de l'échange organisé, soulignant qu'il s'exprimait en tant qu'opposant politique.
Tout s'est accéléré au moment où il a évoqué le nom de McKinsey, dont la proximité supposée avec l'actuel président de la République fait l'objet d'une polémique depuis la publication d'un rapport sénatorial sur l’influence des cabinets de conseil dans l’appareil d’Etat, et celui de l'entreprise Alstom, dont le rachat de certaines activités stratégiques par General Electric, alors qu'Emmanuel Macron était ministre de l'Economie, colle aujourd'hui au passif du président-candidat. Provoquant des huées au sein de l'auditoire, l'homme a alors été physiquement escorté vers la sortie de la salle par plusieurs personnes, vraisemblablement liées à la gestion de la sécurité de l'événement.
Face à l'avalanche de commentaires sur les réseaux sociaux fustigeant le procédé, la députée LREM de Paris Laetitia Avia, a plus tard partagé une autre courte séquence vidéo qui montre l'homme en question être raccompagné au premier rang de l'auditoire. «Vous oubliez la suite de cette vidéo : celle qui montre que je suis allée personnellement rechercher cet homme, l'ai installé au premier rang, et qu'il a pleinement poursuivi son propos. La démocratie, c'est le débat», a-t-elle assuré en commentaire de l'extrait.