Le cabinet de conseil McKinsey a de nouveau affirmé le 26 mars qu'une de ses filiales avait bel et bien payé l'impôt sur les sociétés en France pendant les six années au cours desquelles, selon le Sénat, l'entreprise n'aurait rien versé au fisc français.
«Toutes les entités de McKinsey en France sont assujetties à l'impôt sur les sociétés. Ainsi, sur la même période [2011-2020], sa filiale de mise en œuvre a payé six ans l'impôt sur les sociétés», affirme le cabinet dans un communiqué transmis à l'AFP, sans préciser le nombre d'entités exerçant en France, ni le montant de l'impôt payé ni encore les missions de la filiale concernée.
Le cabinet entend répondre ainsi à la «polémique sur sa contribution fiscale», explique-t-il, après que le Sénat a annoncé le 25 mars avoir saisi la justice pour suspicion de faux témoignage de Karim Tadjeddine, responsable du pôle secteur public, qui avait assuré mi-janvier que le cabinet payait bien l'impôt sur les sociétés en France.
«Or, l'enquête des sénateurs atteste que le cabinet McKinsey n'a pas payé d'impôts sur les sociétés en France depuis au moins dix ans», relève la Commission d'enquête, qui a qualifié le recours par l'Etat aux cabinets de conseil de «phénomène tentaculaire» dans son rapport.
Malgré un chiffre d'affaires de «329 millions d'euros sur le territoire national» en 2020, le cabinet n'aurait versé aucun impôt sur les sociétés de 2011 à 2020, ajoutent les sénateurs, pointant du doigt «un exemple caricatural d'optimisation fiscale».
Ils soupçonnent les entités françaises du cabinet d'avoir versé chaque année d'importants «prix de transfert» à leur maison mère implantée aux Etats-Unis, «ce qui conduit à minorer leur résultat fiscal, et par suite le montant de leur imposition».
McKinsey avait déjà réaffirmé la semaine dernière respecter «l'ensemble des règles fiscales et sociales françaises applicables» et avoir payé l'impôt sur les sociétés «les années où le cabinet a réalisé des bénéfices en France».
Dans son communiqué, il précise le 26 mars sans plus de détails s'être acquitté de «422 millions d'euros d'impôts et de charges sociales, soit près de 20% de son chiffre d'affaires cumulé», au titre de ses salariés en France, des montants à distinguer de l'impôt sur les sociétés qui concerne les bénéfices.