Youtube a annoncé, le 10 mars, que la vidéo d'annonce de candidature d'Eric Zemmour à la présidentielle était désormais bloquée en France, le clip n'étant plus disponible pour les utilisateurs de l'Hexagone mais restant visible ailleurs dans le monde.
Selon YouTube France, ce blocage a été décidé après une «demande de retrait de la part d'un ayant droit [propriétaire de certaines images présentes dans le clip], qui était argumentée sur la base de la récente décision du tribunal judiciaire de Paris condamnant la vidéo pour contrefaçon». Dans un jugement rendu le 4 mars, le tribunal judiciaire de Paris a condamné Eric Zemmour, son parti Reconquête ! et l'un de ses proches, François Miramont, pour «contrefaçon de droits d'auteur» et «atteinte aux droits moraux et patrimoniaux» pour avoir utilisé sans autorisation des images de films dans la vidéo incriminée. Cette décision de justice n'imposait pas le retrait du clip, mais ordonnait qu'il ne soit plus diffusé avec les extraits en question, et devait être appliquée sous sept jours, sous peine d'une astreinte de 1 500 euros par jour de retard.
L'entourage de Zemmour défend la pratique de «courte citation»
«Lorsqu'un titulaire de droits d'auteur nous notifie une décision de justice concernant une vidéo qui enfreint ses droits d'auteur, nous suspendons rapidement le contenu conformément à la loi», a commenté YouTube France.
En outre, le tribunal avait ordonné que soit versé un total de 70 000 euros aux parties civiles. Parmi les plaignants se trouvaient les sociétés Gaumont et EuropaCorp, les réalisateurs Luc Besson et François Ozon, la Société des auteurs et compositeurs dramatiques (SACD) ou les ayants droit du réalisateur Henri Verneuil et de l'écrivain et scénariste Jacques Prévert. Ils contestaient l'utilisation non autorisée d'extraits des films Jeanne d'Arc de Luc Besson (1999), Un singe en hiver de Henri Verneuil (1962), Dans la maison de François Ozon (2012), Le quai des brumes de Marcel Carné (1938) et du documentaire Louis Pasteur, portrait d'un visionnaire (2011). Le clip utilisait aussi d'autres images de films ou d'actualité dont les propriétaires n'étaient pas allés en justice. L'entourage du candidat avait pour sa part indiqué que celui-ci ferait appel de la condamnation.
Le clip d'annonce de la candidature d'Eric Zemmour, d'une dizaine de minutes, avait été diffusé en direct sur différents canaux le 30 novembre, et vu plus de trois millions de fois sur YouTube avant son blocage. L'utilisation d'images d'une série de médias audiovisuels (dont France 2, France 3, Radio France, BFM TV ou encore Public Sénat) avait donné lieu à une controverse juridique, l'entourage du candidat ayant invoqué la pratique de «courte citation», fréquente dans les médias, pour justifier l'utilisation de courts extraits.