A la veille du sommet de Versailles, Emmanuel Macron a évoqué le 9 mars «l'unité historique» des Européens concernant l'offensive russe en Ukraine.
Cette «guerre sur le sol européen [...] nous impose de faire encore davantage et d'en tirer les conséquences à court et à moyen terme», a affirmé le président français au cours d'une déclaration avant un déjeuner avec le Premier ministre néerlandais Mark Rutte en compagnie de plusieurs ministres français et néerlandais.
Le sommet informel des 27 prévu les 10 et 11 mars à Versailles «se tiendra dans un contexte particulièrement lourd et tragique qui est celui de l'agression de l'Ukraine par la Russie» le 24 février, a-t-il souligné. «Au cours des deux dernières semaines, la coordination européenne a été très étroite, d'une rapidité et d'une unité historique [...] en lien étroit avec les autres pays membres de l'OTAN et les pays du G7».
Pour Mark Rutte, «le principal message [du sommet] doit être celui d'une UE unie faisant front à l'agression [...] brutale et sans merci» de la Russie, mais aussi «réalisant qu'une page a été tournée dans notre histoire et que nous devons travailler plus étroitement dans l'OTAN et dans l'UE pour protéger nos pays».
Le Premier ministre a «applaudi» les contacts directs engagés par Emmanuel Macron auprès de son homologue russe Vladimir Poutine «pour essayer d'obtenir une désescalade des tensions».
Mark Rutte a par ailleurs jugé qu'il n'était «pas possible» pour l'UE de stopper les importations de gaz et de pétrole, comme l'ont décidé les Etats-Unis.
Les «enjeux» ne sont pas «les mêmes» pour les Européens que pour les Américains, qui «ne dépendent pas des importations russes» pour leur approvisionnement énergétique, a également souligné le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal à l'issue du Conseil des ministres.
Qualifiée de guerre d'invasion par Kiev et les Occidentaux notamment, dénoncée par l'Assemblée générale des Nations Unies, l'«opération militaire spéciale» russe en Ukraine vise selon Vladimir Poutine à «démilitariser» et «dénazifier» le pays. Elle fait suite à la reconnaissance par la Russie de l'indépendance vis-à-vis de l'Ukraine des Républiques populaires autoproclamées de Donetsk et Lougansk. Cette région, le Donbass, fait l'objet d'un conflit qui a fait depuis 2014 plus de 14 000 morts, selon l'AFP, qui opposait à l'origine les rebelles et les autorités ukrainiennes issues du coup d'Etat perpétré la même année. Les sanctions économiques occidentales contre Moscou se sont multipliées depuis le début de l'offensive. Dans ce contexte de quasi-guerre commerciale avec l'Occident, Vladimir Poutine a ordonné d'interdire jusque fin 2022 l'importation et l'exportation de plusieurs produits vis-à-vis d'une liste d'Etats qui sera fixée ultérieurement par le gouvernement russe.