France

Flambée des prix du carburant : les appels à une intervention de l'Etat se multiplient

En hausse ininterrompue, le prix de l'essence et du gazole vont peser fortement sur les dépenses des Français qui utilisent leur véhicule au quotidien. Les candidats réclament diverses mesures pour atténuer le choc, dont une baisse des taxes.

Le plein sera-t-il bientôt un produit de luxe ? Dans une interview sur France Info ce 7 mars, Michel-Edouard Leclerc, président de l'enseigne du même nom, a annoncé que les prix des carburants à la pompe allaient augmenter «d'environ dix centimes dans la semaine» et que «la barre mythique des 2 euros» s'apprêtait à être franchie pour tous les types de carburant. Y compris pour le gazole, qui a augmenté de 14 centimes en une semaine, selon des chiffres publiés par le ministère de la Transition écologique, le 4 mars.

En pleine campagne présidentielle, les différents candidats ont dénoncé cette hausse, déjà entamée avant le conflit ukrainien mais aggravée par ce dernier, et appelé l'Etat à agir.

«Hausse des carburants : ça suffit !»

«L’essence ne cesse d’augmenter et met plus que jamais en péril le pouvoir d’achat des Français», a alerté Eric Ciotti pour Les Républicains, jugeant urgente une baisse des taxes de l’Etat sur le litre de carburant, qui représentent l'essentiel du prix. «Cette situation injuste n’est plus tenable !», a-t-il jugé, en publiant une photo de tarifs frôlant déjà les 2 euros au litre. Les Républicains avaient déjà accusé Emmanuel Macron d'avoir massivement augmenté les taxes au cours du quinquennat.

«Hausse des carburants : ça suffit !», a tweeté le Rassemblement national, promettant, en cas d'élection de Marine Le Pen, «une baisse de la taxe sur la valeur ajoutée sur l'essence pour rendre du pouvoir d'achat aux Français». Le programme du parti prévoit de réduire celle-ci de 20% à 5,5%.

Le souverainiste Nicolas Dupont-Aignan a fait une proposition similaire, exigeant dès le 5 mars une suppression de «la taxe sur la taxe», à savoir la TVA qui s'applique à la taxe déjà prélevée sur le carburant (taxe intérieure de consommation sur les produits énergétiques, TICPE). 

Eric Zemmour a quant à lui rebondi concernant l'appel lancé par Bruno Le Maire aux Français afin qu'ils réduisent leur consommation. Jugeant sa sortie «indigne» au moment où «de plus en plus de Français ne se chauffent plus, ne se déplacent plus, ne mangent plus à leur faim», le candidat de Reconquête ! a promis de bloquer le prix du litre à 1,80 euro en cas de victoire à l'élection.

Lui aussi échaudé par les propos de Bruno Le Maire, Florian Philippot a dénoncé le «culot» du ministre de l'Economie et a lui a suggéré d'accomplir lui-même un «ultime effort» en quittant le pouvoir.

Le candidat communiste Fabien Roussel a de son côté ciblé les multinationales, au premier rang desquelles Total. Il entend  forcer ces «profiteurs de guerre» à consacrer l'intégralité de leurs bénéfices à la réduction de la facture énergétique des Français, dont le prix de l'essence.

S'il n'a pas réagi dans les derniers jours à l'augmentation des prix des carburants, le candidat des insoumis Jean-Luc Mélenchon a proposé à plusieurs repris un «blocage des prix de première nécessité», englobant l'essence et l'alimentation.

Outre le niveau très élevé du cours du pétrole, avec un prix du baril qui a dépassé le 7 mars la barre des 130 dollars pour la première fois depuis 2008, le prix du gaz a atteint le même jour un record historique en Europe, à 345 euros le mégawattheure.