L'application pour smartphone TousAntiCovid, que le gouvernement a mis à disposition des Français en 2020 dans le cadre de la pandémie, a fait l'objet ce 25 février de plusieurs questionnements émanant de la scène politique. Certains se sont en effet interrogés sur un émoji représentant le drapeau ukrainien, qui apparaît depuis le matin-même en haut à gauche de l'écran d'accueil, dès le lancement de l'app.
Ainsi que l'a relevé BFM, deux parlementaires du parti Les Républicains ont publiquement fait part de leurs doutes à ce sujet. «Mon pass vaccinal a changé de drapeau et vous ? Une marque de soutien à l’Ukraine ? Un appel au secours ? Ou une provocation de hackers mettant en exergue la vulnérabilité de nos systèmes d’information et des nos très – trop coûteux cabinets conseils ?», a par exemple tweeté la sénatrice Valérie Boyer.
«Soit le gouvernement s'amuse à désactiver sans prévenir les pass sanitaires en soutien à l'Ukraine – opération au goût douteux –, soit des hackers (russes ?) se sont infiltrés dans une appli qui recense des données de santé, au mépris de notre souveraineté numérique. Alors ?», a pour sa part questionné dans la matinée Julien Aubert, avant de supprimer son tweet. Plus tard, le député du Vaucluse a expliqué avoir pris connaissance du fait qu'il s'agissait finalement d'une opération «en marque de soutien» à l'Ukraine. «Tout cela est très sympathique, mais une application sanitaire n’est pas la barre Google ou un lieu de com. Mélange des genres», a-t-il ajouté.
De son côté, BFMTV explique avoir eu confirmation du secrétaire d'Etat au numérique Cédric O qu'il s'agissait bien d'«une initiative gouvernementale».
Une opération similaire a été lancée par le groupe M6 qui en a fait part sur les réseaux sociaux : «Drapeau bleu et jaune à l’écran sur les chaînes [...] en solidarité avec le peuple ukrainien», peut-on lire sur le compte Twitter du groupe.
Après les tractations de ces derniers mois entre la Russie et des chancelleries occidentales sur le dossier ukrainien, l'armée russe a entamé le 24 février une intervention militaire dans le pays voisin, donnant lieu à de nombreuses condamnations sur la scène internationale. L'opération militaire vise selon le dirigeant russe à défendre les Républiques populaires autoproclamées de Donetsk et Lougansk (reconnues comme indépendantes par la Russie) de l'offensive de Kiev, mais également à «démilitariser» et «dénazifier» l'Ukraine, selon ses termes.