«L'idée, c'est de rendre hommage à ces journalistes tués ou disparus. Mais surtout de rappeler aux Etats les obligations qui leur sont assignées par le droit international et les résolutions de l'ONU en matière de lutte contre l'impunité des crimes contre les journalistes», a déclaré Christophe Deloire, secrétaire général de RSF. L'ONG demande aussi la nomination d’un conseiller spécial auprès du secrétaire général des Nations unies sur la protection des journalistes.
Par exemple, la rue de l'ambassade de Tunisie est devenue la «rue Sofiane Chourabi et Nadhir Ktari», journalistes tunisiens disparus en Libye en septembre 2014. La rue de l'ambassade de Russie a elle été rebaptisée «rue Akhmednabi Akhmednabiev», en hommage au journaliste russe abattu en juillet 2013 alors qu'il quittait son domicile au Daghestan.
En sus de cette opération de communication, l'organisation a lancé un site internet, fightimpunity.org, qui affiche les portraits des journalistes victimes de violences et permet d'envoyer une lettre par Twitter ou email au chef d'Etat concerné afin de lui demander de prendre les mesures nécessaires pour retrouver les auteurs de ces crimes et les juger.
Dans son communiqué, RSF rappelle quelques chiffres, à savoir notamment que plus de 90% des crimes commis contre les journalistes ne sont jamais élucidés. Ces dix dernières années, près de 800 journalistes ont été tués dans l’exercice de leurs fonctions et rien que depuis le 1er janvier 2015, 48 reporters ont été assassinés.