Alors que la loi de renseignement entre en vigueur ce samedi 3 octobre, l'Association de la Presse Judiciaire a publié un communiqué sur son site internet faisant état d'une requête déposée à la Cour Européenne des Droits de l'Homme contre une loi qui «porte atteinte aux droits et libertés des journalistes».
Cette association, dont le «but moral est de défendre les intérêts des journalistes judiciaires sur tout le territoire» estime que «l'ingérence secrète que prépare le gouvernement par le biais d'écoutes téléphoniques ou de recueil en masse de données, aura pour conséquence d'affecter le droit à l'information de notre société démocratique. Les journalistes pourront être victimes de ces violations sans même qu'ils en soient informés puisque par nature cette surveillance et ces captations sont secrète».
En savoir plus : Sacrifier le droit à la vie privée à la lutte contre le terrorisme est «un enjeu faussé»
Ce projet de loi, initié à la suite de la vague d'attentats subis par la France en janvier 2015 afin de palier au manque de moyens des services de renseignement français face à la menace terroriste, a soulevé de nombreuses oppositions et débats au sein de la société civile. La Quadrature du Net, menée par Jérémy Zimmermann, avait notamment été en pointe dans la contestation de cette loi, finalement approuvée par l'Assemblée Nationale et le Sénat, avant d'être validée par le Conseil Constitutionnel le 23 juillet dernier.
Pour l'Association de la Presse Judiciaire, malgré l'aval de cette loi par les Sages, «l’APJ ne peut et ne doit rester inerte devant un tel projet gouvernemental, quels que soient les objectifs affichés».
Aller plus loin : Le contrôle des écoutes est désormais moins indépendant, déplore le Conseil national du numérique