Le 16 février, Eric Woerth a refusé de démissionner de la présidence de la commission des Finances malgré les foudres des oppositions. L'ancien ministre sarkozyste a en effet annoncé il y a une semaine qu'il soutiendrait Emmanuel Macron plutôt que Valérie Pécresse pour la présidentielle, et a quitté dans la foulée le groupe Les Républicains (LR) pour devenir apparenté au groupe de La République en marche (LREM). Or, la présidence de la commission des Finances revient de droit à un député d'opposition.
Par la voix de Véronique Louwagie, les députés LR ont demandé «solennellement» le 16 au matin à Eric Woerth de «démissionner», au nom «des droits de l'opposition» et d'un «esprit d'équilibre démocratique».
Le chef de file des députés socialistes, Valérie Rabault, a fait de même, réclamant de «l'exemplarité» et soulignant que la commission «peut être convoquée à tout moment» dans les quatre mois restant de la législature.
«Assumez votre choix», a renchéri Michel Zumkeller (UDI), suivi par Charles de Courson (Libertés et territoires), qui a plaidé pour une «clarification».
Le parlementaire de La France insoumise Eric Coquerel a indiqué qu'il se porterait pour sa part candidat le cas échéant.
Mais la majorité a fait bloc derrière sa nouvelle recrue. Le règlement de l'Assemblée stipule que le président de la commission doit appartenir à l'opposition au moment de son élection mais pas forcément au-delà, a fait valoir le rapporteur du budget, l'élu de La République en marche Laurent Saint-Martin. Selon lui, la commission des Finances mérite mieux que l'importation «d'un débat politique et politicien [...] pour un changement symbolique».
Impavide, Eric Woerth a quant à lui affirmé : «Je ne démissionnerai pas, c'est ainsi.»
«Je ne soutiens pas le premier mandat d'Emmanuel Macron, j'ai dit que j'allais soutenir le deuxième mandat d'Emmanuel Macron», a-t-il ajouté, se faisant aussitôt huer. «Je sais bien que c'est compliqué pour tout le monde», a-t-il également déclaré.
Les députés d'opposition ont alors quitté la salle, laissant la réunion se poursuivre en présence de la majorité autour de diverses auditions. «On va vous laisser dans la totale démocratie avec votre majorité», a notamment lancé Marie-Christine Dalloz (LR).