France

Jérôme Rodrigues convoqué devant la justice pour «organisation d'une manifestation interdite»

Jérôme Rodrigues, interpellé le 12 février aux abords de l’Elysée à Paris, sera jugé le 8 juillet pour «organisation d'une manifestation interdite». Une accusation qu'il conteste farouchement, estimant faire l'objet «d'un harcèlement des policiers».

Présenté ce 14 février à la justice, Jérôme Rodrigues s'est vu remettre une convocation par procès-verbal pour un procès ultérieur devant le tribunal correctionnel, selon le parquet de Paris. Il sera jugé le 8 juillet prochain pour «organisation d'une manifestation interdite», précise l'AFP qui cite des sources concordantes.

Interpellé près de l’Elysée à Paris le 12 février, alors que les forces de l'ordre rétablissaient la circulation sur l'avenue des Champs-Elysées où des manifestants participant aux Convois de liberté, Jérôme Rodrigues avait été placé en garde à vue pour «organisation de manifestation interdite» et «participation à un groupement formé en vue de commettre des violences».

«Vous vous rendez compte ? J'ai fait un appel à la solidarité [...] pour que les gens puissent se nourrir pendant le convoi et ça c'est interdit en France ? Aujourd'hui tu te fais arrêter pour ça», a-t-il déploré devant ses partisans au Tribunal.

«Le juge des libertés et de la détention n'a pas fait droit à la demande du parquet d'imposer un contrôle judiciaire» avec une interdiction de manifester, a de son côté ajouté à l'AFP son avocat, maître Arié Alimi.

«Harcèlement de la part des policiers et de la préfecture»

Dans un communiqué transmis à RT France la veille, un autre de ses avocats, David Libeskind, avait expliqué que l'ancienne figure du mouvement des Gilets jaunes contestait vigoureusement les motifs de son interpellation, arguant que «les organisateurs de cette manifestation sont déjà connus puisque les médias les ont relayés».

David Libeskind a ajouté que son client «fait l'objet d'un harcèlement de la part des policiers et de la préfecture de police de Paris par des contrôles d'identité à répétition» depuis de nombreuses années, et que celui-ci estime être un «prisonnier politique».

Au total, 78 ont été personnes placées en garde à vue lors des manifestations du 12 février pour «participation à un groupement formé en vue de la commission de violences», «attroupement malgré sommation de se disperser», «outrages et/ou violences sur personne dépositaire de l'autorité publique», «rébellion», ou encore «port d’arme», selon le dernier bilan du parquet de Paris.

Ce 14 février, 39 d'entre elles avaient fait l'objet d'un classement sans suite, 11 devaient être présentées à la justice dont cinq devant un délégué du procureur, et huit ont reçu des convocations pour être jugées ultérieurement.

Trois gardes à vue ont été levées pour poursuite des investigations, et 17 étaient toujours en cours dans l'après-midi. La situation de cinq mineurs aussi placés en garde à vue a été gérée par d'autres parquets compétents sur leur zone de domicile.