Lors de son passage le 11 février à l'antenne de BFMTV, le candidat des Verts à la présidentielle, Yannick Jadot, a tempêté contre les récents engagements d'Emmanuel Macron dans le domaine nucléaire, notamment après son annonce de la mise en service, à partir de 2035, de six nouveaux réacteurs nucléaires de type «EPR 2», auxquels s'ajoute l’étude pour huit de plus pour la fin de la décennie 2040.
Le président Macron enferme les Français pour un siècle dans le nucléaire
«Il ne fait rien pour le climat, il ne fait rien pour les Français [...] pour les années qui viennent», a notamment protesté l'eurodéputé écologiste avant d'ajouter : «Le président Macron enferme les Français pour un siècle dans le nucléaire.»
Yannick Jadot a ensuite vanté les vertus d'un modèle énergétique allemand (où la part de l'éolien dans la production d'électricité dépassait les 20% en 2021), qu'il décrit comme particulièrement prolifique en matière d'emploi pour mieux fustiger la décision du chef de l'Etat en invoquant «les dictateurs» et «l'extrême droite» : «Les grandes entreprises, comme les petites et les grandes démocraties investissent dans les énergies renouvelables. Il n'y a malheureusement que les dictateurs, et en France l'extrême droite, qui soutiennent encore le nucléaire.»
Après avoir prôné une réduction de la part du nucléaire dans la production d’électricité française de 75% à 50% d’ici 2025 – réduction dans le cadre de laquelle a notamment eu lieu la fermeture de la centrale de Fessenheim (Haut-Rhin) –, Emmanuel Macron a opéré en deuxième partie de son mandat un virage à 180 degré sur le sujet, se montrant désormais favorable à une relance du parc nucléaire national. En visite à Belfort le 10 février, il a ainsi exprimé sa volonté de «prolonger» la durée de vie de «tous les réacteurs nucléaires qui peuvent l’être». «Si les premières prolongations au-delà de quarante ans ont pu être effectuées avec succès depuis 2017, je demande à EDF d’étudier les conditions de prolongation au-delà de cinquante ans», a-t-il entre autres affirmé.
La question de l'avenir du nucléaire français est régulièrement amenée dans un débat politique où s'affrontent le pragmatisme des uns et le catastrophisme des autres. En tout état de cause, en s'imposant haut la main dans le bouquet énergétique de la France, le nucléaire a permis au pays ces dernières décennies d'émettre moins de Co2 par habitant que ses voisins européens, comme en témoignent les données à ce sujet de la Banque mondiale.
A l'approche de l'élection présidentielle, le secteur nucléaire est particulièrement plébiscité à droite de l'échiquier politique français. A gauche, son avenir est principalement vanté par le candidat communiste Fabien Roussel tandis que Jean-Luc Mélenchon s'engage à sortir le pays au plus vite de cette source d'énergie.