Les Républicains répliquent. Suite à la parution d’informations faisant état de la géolocalisation du téléphone de Nicolas Sarkozy en marge de l’affaire Air Cocaïne, plusieurs membres de l'opposition ont dit, ce matin, leur étonnement. «Nous attendons des réponses de la part du gouvernement», a par exemple lancé sur LCI et Radio Classique Luc Chatel, conseiller politique de Nicolas Sarkozy. Quelques minutes plus tôt, sur Europe 1, l’avocat de l’ancien chef de l’Etat annonçait son intention d’écrire au procureur de Marseille pour «demander des explications».
Selon le JDD du 1er novembre, le juge en charge de l'affaire Air Cocaïne a effectivement demandé la géolocalisation du téléphone de Nicolas Sarkozy, ainsi que le détail de ses factures. «Il y a un moment où trop, c'est trop. On a accusé Nicolas Sarkozy d'avoir abusé d'une personne âgée. On l'accuse maintenant d'être de mèche avec des trafiquants de drogue», a critiqué Luc Châtel, mêlant, comme souvent à droite, Christiane Taubira à ses critiques. «Est-ce que Mme Taubira savait que l'ancien président de la République avait été pendant un an sur écoute dans une affaire liée à un trafiquant de drogue alors qu'il n'a rien à voir dans cette affaire ?».
Quatre Français ont été condamnés à 20 ans de prison en République dominicaine dans le cadre de l'affaire Air Cocaïne, dont les deux pilotes qui ont réussi à s'échapper et à regagner la France fin octobre. Alors que vient faire Nicolas Sarkozy dans cette histoire, demande son avocat Me Herzog : «M. Sarkozy n'a eu aucun contact avec les personnes mises en cause dans cette affaire. Il y a une volonté de traiter le président Sarkozy [...] différemment des autres citoyens».
Interrogé sur le sujet dimanche sur BFMTV, Christiane Taubira a expliqué que le juge d’instruction avait pris «ses décision en toute liberté» et qu’elle n’était en rien à l’origine de ces écoutes. «Nous sommes informés après». La garde des Sceaux a toutefois bien précisé que la géolocalisation de Nicolas Sarkozy n’avait, selon les informations à sa disposition «rien à voir avec du trafic de drogue».
Reste que Nicolas Sarkozy est indirectement lié à l’avion incriminé dans l’affaire Air Cocaïne. «Le trait commun entre ces deux procédures, c’est qu’il s’agit de la même société de transport», a précisé Christiane Taubira. Une enquête est en effet ouverte à Paris pour abus de biens sociaux autour de trois vols en jet privé de l'ex-président entre 2012 et 2013, facturés à la société Lov Group de son ami Stéphane Courbit. L'un de ces vols a été effectué à bord de l'avion dans lequel les policiers de République dominicaine ont découvert 680 kg de cocaïne.