Des caméras financées par Londres seront bientôt installées sur le littoral français pour enrayer l'immigration vers le Royaume-Unis, a appris l'AFP le 9 février.
Le projet, baptisé «Terminus» concerne «l'ensemble des communes du littoral» dont, «à ce stade, plus d'une vingtaine ont souhaité s'inscrire dans cette démarche», a expliqué à l'AFP la préfecture du Pas-de-Calais, confirmant une information de la Voix du Nord.
Les financements, a-t-elle précisé, «proviennent du traité de Sandhurst», conclu en 2018 entre la France et le Royaume-Uni pour renforcer leur coopération contre le trafic migratoire. La préfecture a indiqué ne pas pouvoir dans l'immédiat «fournir une estimation du montant» que représentera le projet.
«Depuis mi-janvier et jusqu'à mi-février, un bureau d'études se déplace» dans chacune des communes concernées «afin de déterminer le nombre et l'emplacement précis des caméras», a-t-elle détaillé.
«Début mars, les projets précis seront adressés aux collectivités afin de leur permettre de mobiliser les fonds britanniques au plus tard le 31 mars», ajoute-t-elle. Un arrêté préfectoral précisera «les modalités d'accès aux images et le renvoi de celles-ci vers les services de police et de gendarmerie». Les Britanniques ne pourront y accéder.
A Wissant, «14 caméras doivent être installées», certaines servant spécifiquement à la lecture des plaques minéralogiques, à «toutes les intersections d'entrée», explique à l'AFP la maire Laurence Prouvot (divers droite).
Plus généralement, les autorités ont identifié des «points stratégiques, comme les intersections de départementales et points d'accès à la mer», généralement dénués de vidéosurveillance.
Un système pour lutter contre le trafic d'être humains ?
Equipées «de quatre têtes», ces caméras seront «plus perfectionnées que celles existant sur la commune». Les images seront centralisées par la gendarmerie et la police «qui pourront surveiller tous les mouvements suspects de véhicules», mais la municipalité «pourra aussi les visionner», précise la maire pour qui les fonds «devraient commencer à être débloqués en avril».
A Ambleteuse, où «il n'y avait pas de vidéoprotection», la mairie a accepté l'installation de sept caméras, sur des «trajectoires que pourraient potentiellement prendre les passeurs», indique le maire Stéphane Pinto.
Le maire d'Audresselles, Antoine Benoît, qui a accepté la mise en place de cinq caméras, salue un système qui «devrait aider la police et la gendarmerie à lutter contre le trafic d'êtres humains». Mais «on ne signera les arrêtés que quand on aura vu l'argent anglais arriver», a-t-il souligné.