France

Présidentielle : Woerth annonce qu'il va soutenir Macron, Jacob lui demande de quitter LR

Dans un entretien donné au Parisien ce 9 février, Eric Woerth a annoncé qu'il soutiendrait Emmanuel Macron pour la présidentielle. En réaction, Christian Jacob lui a demandé de quitter le parti Les Républicains dont il est encore membre.

L'ancien ministre sarkozyste Eric Woerth (LR) a annoncé qu'il soutiendrait Emmanuel Macron plutôt que Valérie Pécresse pour la présidentielle, estimant que l'actuel président était «le mieux à même de défendre l'intérêt de la France et des Français», dans une interview au Parisien publiée ce 9 février.

«Ce n'est pas une question personnelle mais je n'adhère pas au discours de LR» qui décrit une France «nostalgique, recroquevillée sur elle-même», a ajouté Eric Woerth, par ailleurs président de la Commission des finances de l'Assemblée nationale, pour qui «un second mandat d'Emmanuel Macron serait une chance pour la France, comme ça aurait été le cas pour Nicolas Sarkozy».

Le président de LR Christian Jacob a affirmé à l'AFP qu'Eric Woerth ne pouvait «en aucun cas» rester membre des Républicains après son soutien à Emmanuel Macron, et lui a demandé de quitter la présidence de la Commission des finances de l'Assemblée nationale.

«Il y a un minimum de dignité à avoir envers ceux qui ont toujours été à ses côtés», a affirmé Christian Jacob, qui a fait part de «beaucoup de déception et de regret». Mais «il faut relativiser : Eric Woerth est un parlementaire en fin de carrière» et «ses affaires judiciaires ont sans doute pesé» dans sa décision, a-t-il ajouté.

Une décision saluée par des membres du gouvernement

Dans un communiqué, Eric Woerth a dit se mettre «en congé de notre formation politique pour être en cohérence avec ma décision». Au Parisien, il a dit qu'il n'adhérait ni à LREM «ni à la majorité telle qu'elle est constituée aujourd'hui».

Cette décision, saluée par plusieurs ministres ex-LR comme Gérald Darmanin et Bruno Le Maire, intervient alors que certains LR s'inquiètent d'un faux plat de Valérie Pécresse, qui marque le pas dans les sondages, et l'appellent  à donner plus de chair à sa campagne.

Eric Woerth a expliqué sa décision en affirmant qu'«on ne peut pas n'être obnubilé que par l’islamisme radical, même si c'est fondamental».

«C'est malheureusement ce qui ressort de (la) campagne» de Valérie Pécresse, a-t-il ajouté, déplorant «une forme de course-poursuite entre les candidats sur les sujets sécuritaires», qui sont «importants» mais «ne peuvent à eux seuls constituer un projet global».

«Je m’intéresse plus à la France de mes enfants qu’à celle de mon enfance», a ajouté Eric Woerth, en s'interrogeant en ces termes : «Où sont les perspectives ?»

Par contraste, «un second mandat d'Emmanuel Macron serait une chance pour la France, comme ça aurait été le cas pour Nicolas Sarkozy», a-t-il affirmé, estimant que le chef de l'Etat «a montré qu’il savait gérer les crises les plus graves».

A l'Assemblée nationale, le député LFI Ugo Bernalicis a fait un rappel au règlement pour questionner le maintien d'Eric Woerth à la tête de la commission des Finances, qui revient selon les règles à un groupe d'opposition. «Monsieur le député, ce n’est pas ici et maintenant que cette question se réglera»,  a répondu la vice-présidente de l’Assemblée et responsable LR Annie Genevard, qui présidait la séance.