France

«Réunions d'alcôves» : Sandrine Rousseau dénonce des négociations entre les équipes Jadot et Taubira

Des discussions tenues entre les équipes de Yannick Jadot et celles de Christiane Taubira ont froissé Sandrine Rousseau. Celle-ci aurait en effet été tenue à l'écart. Les deux écologistes se sont répondus sèchement par médias interposés.

Entre le candidat à la présidentielle d'Europe Ecologie Les Verts (EELV), Yannick Jadot, et son ancienne concurrente à la primaire des écologistes, Sandrine Rousseau, la tension est encore vive. Par voie de presse, on apprenait en effet l'existence le 8 février de négociations entre les équipes du premier et le camp de Christiane Taubira, en vue de la présidentielle et des législatives. 

Des tractations qui pourraient aboutir en cas de victoire de Yannick Jadot en 2022 à la désignation de Christiane Taubira comme présidente de l'Assemblée nationale. Bémol : ces discussions se sont faites sans la présidente du conseil politique de Yannick Jadot, Sandrine Rousseau. Pis, elle a affirmé le 8 février au soir sur BFM TV avoir «découvert» l'existence de cette réunion grâce à la presse.

Sandrine Rousseau a de fait déploré que tout cela était «de la politique à l'ancienne». «C'est exactement [...] ce qu'il faut faire pour dégoûter les gens de la politique», a-t-elle martelé à plusieurs reprises sur l'antenne de la chaîne d'information en continu.

«Faire des réunions d'alcôve, dans des caves, entre hommes en plus parce qu'il n'y avait pas une femme...», a-t-elle surenchéri. En effet, la rencontre des états-majors des deux équipes n'auraient réuni que des hommes.

Elle a également souligné en avoir parlé «longuement» avec Yannick Jadot, lui reprochant une mauvaise méthode : «Ce n'est pas comme ça qu'on fait venir à la politique [...], à la présidentielle, des  gens qui sont tentés par l'abstention.»

Sandrine Rousseau a néanmoins précisé qu'elle avait «toujours tendu la main à Christiane Taubira, [respectant] beaucoup cette femme». Elle a aussi noté que, depuis que Christiane Taubira était officiellement en lice pour l'Elysée, celle-ci aurait été victime d'«un traitement sexiste voire raciste de sa candidature». La partisane de la «radicalité écologique»  a ainsi réitéré son soutien à une alliance entre EELV et Christiane Taubira pour «une écologie de combat», tout en attaquant les «tractations de couloir».

Le 9 février au matin, Sandrine Rousseau a répété ses critiques dans Politico.

Face à cette offensive, le candidat Yannick Jadot a riposté sur LCI le 9 février au matin. «Je ne comprends pas sa sortie», a-t-il d'abord commenté.

«Tout le monde va retrouver un peu de calme, un peu de sérénité», a-t-il déclaré. Il a ensuite expliqué la démarche en ces termes : «Christiane Taubira [...] avait promis d’appeler tout le monde, elle m'a appelé. J’ai été courtois, j’ai répondu. Vous me permettrez de ne pas discuter, avant de recevoir l'appel de Christiane Taubira, avec Sandrine Rousseau.»

Puis, une pique à peine sous-entendue a été adressée par Yannick Jadot à son ancienne adversaire à la primaire écologiste : «Je suis le candidat des écologistes à l’élection présidentielle.» Une formule comme pour rappeler à Sandrine Rousseau qui représente les écologistes à l'élection présidentielle et dirige la campagne.