France

«Il va falloir venir te chercher» : Poutou indésirable en Macronie pour les débats présidentiels ?

Selon Libération, Emmanuel Macron, qui souhaiterait éviter un débat rassemblant tous les autres candidats, craindrait notamment la présence du candidat d'extrême-gauche. Celui-ci avait attaqué vivement François Fillon lors de la précédente campagne.

D'après Libération, Emmanuel Macron, qui n'a toujours pas déclaré officiellement sa candidature, ne refuserait pas le débat avec les autres candidats mais souhaiterait imposer certaines conditions. Le président sortant exclurait ainsi de participer à une joute avec l’ensemble des candidats car son entourage souhaiterait séparer le «spectacle» du «débat» et éviter «une émission [comme] le Maillon faible à 12 ou 14», dans laquelle Emmanuel Macron servirait de cible à tous ses concurrents. Plus particulièrement, selon les propos rapportés par Libération, «on ne souhaite pas voir Philippe Poutou [...] mitrailler le chef de l’Etat comme il avait attaqué François Fillon lors des débats en 2017».

Cette hypothèse d'un débat restreint n'a pas été du goût du candidat du Nouveau parti anticapitaliste (NPA) : «C'est dommage ça, Emmanuel Macron, on a pourtant plein de choses à te dire», a-t-il ironisé sur Twitter à propos des informations avancées par Libération. «Visiblement il va falloir venir te chercher», a-t-il ajouté, faisant référence à l'une des phrases célèbres du président sortant prononcée au sujet de l'affaire Benalla

Lors d'un débat présidentiel en avril 2017, le candidat trotskiste s'était fait remarquer en attaquant directement le candidat des Républicains, François Fillon, sur ses ennuis judiciaires, et en prenant également à partie Marine Le Pen au sujet des emplois fictifs d'assistants au Parlement européen. «Plus on fouille, plus on sent la corruption, plus on sent la triche», avait-il lancé au premier, tout en accusant la seconde d'être faussement «anti-système» en se réfugiant derrière l'immunité parlementaire pour échapper aux poursuites.

Toujours selon Libération, Emmanuel Macron devrait bien participer à des débats dans des formats plus restreints avec les «principaux» candidats. Un débat associant tous les postulants a également été réclamé par la socialiste Anne Hidalgo et par l'écologiste Yannick Jadot. «Il n'y a pas de réélection automatique», a déclaré la première sur France 3 le 6 février, jugeant qu'il était temps pour le président sortant de se déclarer.